Monday, December 15, 2008

The Kingdom of Possibilities

“How Fascinating!!”. This is how Benjamen Zander chooses to celebrate failure, stretching up his arms and screaming the two words in relieving satisfaction. His theory: no one grows out of perfection, everyone needs to make mistakes to learn, and this is why mistakes should be tolerated. Translating this philosophy into education systems, Zander invites educators to start using a new vocabulary based on “tolerance”, “what if”, “possibility”, rather than “must”, “need” and “ought. Taking our thinking pattern from the traditional downward spiral toward a much broader scope of action and reflection would enlighten more minds and foster creativity. Now the whole question is whether or not we get this concept correctly and apply it appropriately to the education system.

Take away:
1- Everything is invented: I love that one! Do not take everything for granted, there are flaws everywhere
2- Stay in possibilities: to enlighten more minds, to be happier
3- Remember Rule #6: “Don’t take yourself so damn seriously” to be more considerate for and receptive of others’ perceptions.

Enjoy the Show!
http://www.teachers.tv/video/5086

Sunday, November 16, 2008

SQ3R: Lire, c’est facile comme « bonjour »

Lire n’est pas le sport favori de nos jeunes. Plus particulièrement, lire des livres d’histoire, de management, d’art ou de culture générale est perçu comme un loisir plutôt « vieux jeu ». Et pourtant, quel gâchis!

En parcourant quelques articles, je tombe sur cette méthode pratique de lecture et rétention d’informations. Recette magique et efficace. En tout cas, depuis que je la pratique, mon taux de lecture a augmenté.

La méthode est nommée SQ3R, acronyme de « Survey – Question – Read – Recite – Re-read », ou encore « Sonder – Demander – Lire – Réciter – Relire ». Qu’est-ce que cela veut-il bien dire ? Voyons voir :

Survey : Lorsqu’on ouvre un livre pour la première fois, le meilleur moyen de procéder est d’abord de scanner rapidement l’ensemble du contenu du livre, y compris les grands chapitres, les titres, les sous-titres, les commentaires d’images...etc, l’idée étant de ne pas lire les paragraphes de bout en bout, mais plutôt de sélectionner les parties qui nous intéressent le plus.

Question : Au fil de cette opération d’exploration rapide du contenu, nous devrions automatiquement distinguer les concepts dont nous sommes suffisamment familiers pour ne pas les lire en détail. Il serait ainsi judicieux de parcourir rapidement ces parties du livre (mode de lecture journal), pour allouer plus de temps aux nouveaux concepts.

Read : Une fois les chapitres intéressants sélectionnés, il faut veiller à trouver un endroit bien confortable pour attaquer la lecture… mais surtout la déguster.

Recite : Les livres sont plus attrayants lorsqu’ils sont amusants. Mais il est plus que souhaitable que l’objectif de la lecture ne soit pas uniquement le loisir. L’apprentissage et la culture devraient être un souci majeur, et la rétention des informations un but ultime. Pour retenir, rien n’est plus efficace que la « récitation ». A la fin de chaque chapitre ou section, posez-vous la question : « qu’est-ce que j’ai appris de ce chapitre ? » Quizzez vos connaissances et récitez intérieurement ce que vous avez retenu. Il est encore plus efficace d’écrire sur un bout de papier les informations pour augmenter la chance de les retenir.

Re-read : Et comme on n’est que des humains, on oublie ! Il est donc fortement recommandé de revenir sur les concepts qu’on eu du mal à saisir ou réciter convenablement.

Voila ! J’espère que cela sera d’une utilité quelconque. Mais soyez surs d’une chose, vous ne pourrez le confirmez qu’après l’avoir essayé. Alors à l’épreuve !

Saturday, November 1, 2008

Lecture, lecture, lecture…


Nous sommes un peuple qui ne lit pas beaucoup. Les raisons sont diverses, mais le fait est là. Maintenant, deux questions se posent : Comment encourager les jeunes, et spécialement les enfants, à lire plus que les générations précédentes ? Et comment les aider dans ce processus ?

Malheureusement, le vieux manteau culturel que plusieurs de nos jeunes revêtent a entaché les esprits d’une paresse inexplicable envers la lecture. On n’est tout simplement pas aussi passionnés par la lecture qu’on l’est par le foot ou les jeux vidéo… (Je parle bien entendu de la vaste majorité). Comment donc renverser la donne ?

La pédagogie est clé à mon avis. Lorsqu’un enfant du CP (CE1) ouvre son manuel scolaire à la première page et rencontre un texte de deux paragraphes alors que son vocabulaire est limité à quelques mots, il est découragé et brutalement rappelé, de manière implicite, de son « incapacité » à lire et à comprendre. Petit à petit, le choc est internalisé et l’enfant développe une apathie envers ce manuel qui l’a grossièrement injurié le premier jour où il a essayé de faire sa connaissance…Avec le temps, si aucune action corrective n’est entreprise, cette apathie peut se transformer en réticence de tout ce qui a trait à la lecture, dont les autres manuels scolaire, les magazines, les bouquins, les journaux… d’autres moyens de recréation prennent alors place, et hop, la lecture est ajournée à un rendez-vous inconnu…

Repenser profondément et systématiquement les manuels scolaires est donc clé pour résoudre une partie du problème. L’autre partie est liée à la mise en place d’espaces de lecture appropriés aux divers âges et intérêts des lecteurs, gratuitement ou à des prix très symboliques. On pourrait penser à une myriade d’idées qui pourraient encourager la personne lambda à transformer sa vie rien qu’en se décidant de lire chaque jour un petit peu plus.



Par ailleurs, je présenterai une technique simple de lecture rapide dans le prochain post, en attendant, je vous invite - moi-même incluse - à prendre le temps de réfléchir aux moyens pratiques d’implémentation de ces idées. En effet, il ne s’agit pas uniquement d’en générer, encore faut-il les mettre en place…

Restons positifs, les choses ne pourraient avancer qu’en l’étant…

Monday, October 13, 2008

Dans un autre monde...

Comment j’imagine notre système d’éducation dans un autre monde? Différent, mais surtout, vibrant de créativité et de renouveau. Permettant à tout enfant de se définir et de choisir le chemin qu’il souhaite prendre pour se réaliser. Je l’imagine détaché des lourds engrenages qu’il a hérités depuis l’indépendance du Maroc, suffisamment détaché pour pouvoir refléter une identité marocaine propre, servant les objectifs économiques du pays et les challenges qui les accompagnent. Mais, pour lier mon monde réel à mon monde imaginaire, je suppose que l’on doit agir sur deux axes importants : La valorisation des compétences et savoir-faire au lieu du système de notation, et la valorisation du savoir-être.


Savoir-faire
: Aujourd’hui, qu’est ce qui compte le plus lorsqu’on fait face à un problème de gestion quelconque qui implique un processus de prise de décision ? Par exemple, comment augmenter l’efficacité et efficience d’une ligne de production dans une usine sous les mêmes contraintes budgétaires. Ou encore, comment regagner la confiance d’un client furieux… La note obtenue dans l’examen du bac ? Peu probable. Pourquoi ? Parce que tout simplement, ces notes ne reflètent autre que la capacité de l’élève à apprendre par cœur un ensemble de concepts théoriques, puis à vider le sceau des données sur la feuille de l’examen de la même manière robotique avec laquelle il les a apprises. Ces concepts ne sont-ils donc pas applicables dans la vie de tous les jours ? Cà dépend ! En majorité non. Lorsque nous avons appris à résoudre les équations différentielles par exemple, on ne nous a jamais appris a quoi elles servaient ni comment les appliquer pour résoudre un problème réel (encore une fois l’exemple de l’usine ou du client). Vous me diriez que c’est çà les maths. Je vous dirais que même les maths peuvent être enseignées dans un contexte qui remplacerait les x et les y par des variables comme la capacité de production ou la satisfaction du client. Maintenant, je serais incapable de vous dire à quoi ressemblerait la dérivée seconde de la satisfaction du client ! Mais c’est juste pour vous donner un avant-goût…

Savoir-être : Pourquoi cette composante est importante ? Imaginez que vous gérez une société qui produit des gadgets qui vont révolutionner l’agriculture au Maroc et que vous êtes la première personne à les avoir inventés. Etes-vous capable de vendre les atouts de ce produit à l’agriculteur aussi bien qu’au ministre ? Etes vous capable de vous adapter aux besoins changeants du marché et de vous remettre constamment en question pour vous améliorer ? Ou prenons simplement cet exemple : Vous avez toujours été l’étudiant studieux qui réussit tous ses examens. Vous venez d’obtenir votre diplôme et vous avez décroché cet entretien tant attendu avec cette multinationale à qui tous vos camarades ont postulé… Etes vous capable d’articuler en trois phrases pourquoi vous êtes unique et différent des autres candidats ? Et pourquoi cette entreprise a besoin de vous et de vos compétences ? Et quelles sont ces compétences ? Et quel impact positif vous auriez sur ce nouvel environnement professionnel ?...

Je ne me souviens pas avoir appris cela à l’école. Etait-ce un oubli ?... hmm…

Tuesday, October 7, 2008

-- Beep --

Ok, voilà un bail que j’ai disparu. Mais je n’ai pas éteint ma plume (ou mon ordinateur), disons que c’était une période nécessaire pour se ressourcer et repenser les choses…


Actuellement, je suis entrain de contacter des personnes à responsabilités diverses dans le domaine de l’éducation aux Etats-Unis, l’objectif étant de maximiser mon apprentissage des bonnes pratique et bénéficier d’expériences vécues et mises à l’épreuve.

Je vous avais parlé au tout début de Junior Achievement. Laissez-moi vous briefer par rapport a la ou j’en suis aujourd’hui. J’ai agréablement découvert que l’expérience a déjà démarré au Maroc, et j’ai eu l’occasion cet été de rencontrer la personne qui en est responsable. Partageant la même passion de voir l’éducation fleurir et s’épanouir au Maroc, nous avons discuté des projets futurs, leur implémentation et impact sur le paysage socio-économique du pays. Mais le processus est toujours à sa phase initiale, donc il n’y a pas encore eu de réalisations tangibles à présenter dans ce volet.


Pour mon projet personnel, j’avoue que je suis encore indécise par rapport à la forme juridique de l’organisation: For-profit ou bien non-profit Peut-être un mode hybride pourrait-il faire l’affaire. Cette question semble basique, et pourtant, partagée entre les pour et les contre, je n’arrive pas encore à vraiment trancher…on verra.

Wednesday, July 16, 2008

L’industrie lourde de notre nation


A chacun son industrie et sa puissance économique. Au Maroc, nous avons misé sur un ensemble de secteurs économiques, et nous avons inventé une industrie pas encore en vogue dans le monde. Nous avons par conséquent gagné l’avantage du “first to market” : il s’agit de ce que j’ai appelé “L’industrie des notes”.

Il peut paraître que ce concept ne mérite pas une attention particulière. Mais attendez de voir, c’est un vrai phénomène et une véritable industrie.

Tout commence sur les bancs des écoles primaires où l’élève n’a pas acquis un très bon niveau en lecture et calcul généralement à cause d’une pédagogie faible ou inexistante. Le directeur d’école, alors, au lieu de s’attaquer aux racines du problème et mettre en place un processus de suivi et d’assistance pour les élèves, préfère gonfler les notes de ses pupilles pour que son école soit “la plus performante” aux yeux des parents. Pauvres parents !

Au collège, s’il s’agit de la même école privée, - car la nouvelle mode aujourd’hui est de construire un groupe scolaire qui va de la maternelle au lycée, et pour certains jusqu’aux études supérieures !- et donc s’il s’agit du même directeur, le résultat sera le même.
Maintenant, dans plusieurs des lycées, même publiques, plusieurs professeurs, pris d’une compassion bizarre envers leurs élèves, choisissent de leur donner des examens trop faciles pour leur niveau afin de les “aider” dans leurs études. D’autres, encore plus gracieux, décident que l’examen du baccalauréat est l’occasion de montrer leur solidarité avec les “pauvres élèves”. Le résultat en est des moyennes générales exorbitantes, comme ce lycée privé de rabat où un élève a eu plus de 19 de moyenne générale de classe, faisant que sa moyenne totale du baccalauréat a été très élevée.

De cette obsession des notes est née une autre industrie, celle des heures supplémentaires dont le supplément n’a fait qu’augmenter le stress et la fatigue des élèves, sans un réel souci de leurs véritables vocations...

Et la question devient : Quel niveau ont ces élèves qui sortent du bac avec des notes excessivement bonnes ? La redoutable réponse vous sera donnée par les professeurs du cycle supérieur…

Mais la question qui me préoccupe encore plus est l’injustice à laquelle les élèves sont soumis, entre ceux qui ont mérité ou pas leurs notes puisque la triche dans les examens n’est pas générale à tous les lycées. La conséquence est que les vrais bons éléments sont refoulés vers des formations qu’ils ne souhaitent pas intégrer, laissant libre cours aux moins bons aux notes flamboyantes de choisir parmi une panoplie d’options décisives pour leurs carrières.

Et entre çà et là, la justice, le sens de l’éthique et les valeurs morales sont enterrées…
C’est ainsi que ma petite sœur, issue d’un lycée renommé pour la qualité de ses élèves a fini avec un choix ridiculement limité alors qu’elle a obtenu un 15,65 –bien mérité- en moyenne générale du bac en série sciences maths… sa déception est grande, la mienne aussi, à qui dois-je en vouloir ?!!

Friday, July 11, 2008

Time Out

Pourquoi est-ce qu’à chaque fois qu’on parle développement de notre pays, une couche de pessimisme envahit l’atmosphère et des soupirs chargés laissent entendre : « mab9a mayddar fhad lblad » ou « khelliha 3la Allah »… comme si Allah devait changer la situation d’une oumma avant que celle-ci ne soit décidée à prendre en main son propre processus de changement.

Je suis rentrée au bled pour quelque temps, tout enthousiaste de préparer à la mise en place de mon projet dans le domaine de l’éducation. Je parle à des amis, à la famille, les sourires sont polis, mais les opinions divergent… Je reçois des claques de déception ici et là : « Tu crois que tu es capable de monter un tel projet ici au Maroc, et avec toute la lenteur des procédures et les escrocs qui ne cherchent qu’à te piéger? », ou encore « l’entreprenariat au Maroc est un mirage, à moins que tu aies un piston s7i7… ».

J’écoute, écoute, écoute. Je suis dégoûtée. Suis-je donc excessivement optimiste pour le sort de mon pays, pour les jeunes de mon pays ? Je ne sais pas, je ne sais plus.

Mais je refuse de succomber aux idées d’autrui tant que je suis capable de construire les miennes. Je continuerai non de rêver, mais de réfléchir activement à ce qui peut améliorer les choses dans ce domaine « non lucratif – comme plusieurs ont dit » de l’éducation.

Je continuerai d’écrire, de lire et de chercher. Et un jour, à la lumière d’une idée, une initiative sera prise, une décision sera appliquée, et la vie de plusieurs en sera changée… vers le mieux.

Wednesday, July 2, 2008

Construire la culture - Episode 2

La lecture est peut-être l’élément le plus important qui contribue à l’épanouissement culturel de la personne. Si Internet et les médias permettent aujourd’hui l’accès à des quantités énormes d’informations, les experts ont affirmé que le livre reste le seul moyen d’acquérir ces informations de manière structurée. Alors pourquoi ne lit-on pas assez ? Faute de moyens, de volonté politique, de conscience personnelle ? Et quelles attitudes pourrions-nous adopter pour alléger de la lourdeur de ce mal ?

Au lieu de me pencher sur les causes, bien qu’importantes, je renverserai le prisme et chercherai des solutions qui me semblent réalisables.

Trois acteurs principaux pourraient changer les choses à mon avis : Les parents, l’école, le gouvernement.

Les parents : Détenant le plus important des rôles dans l’éducation, les parents peuvent profondément influencer l’attachement de leur enfant au livre :

- Faire en sorte que la lecture soit partie intégrale de la vie de l’enfant dès son plus jeune âge est une responsabilité de taille des parents. Lui acheter des livres et lui lire des histoires tous les soirs devraient être un exercice habituel, parfois coûteux en temps et en argent certes, mais garant d’une solide éducation culturelle.

- Les enfants sont des imitateurs naturels de leurs parents. Si vous êtes le père ou la mère qui lit constamment les bouquins et magazines devant leur enfant, celui-ci développera un penchant naturel vers la lecture.

- Disposer d’une bibliothèque, même petite, à la maison permet de créer un environnement indispensable à l’épanouissement culturel de chaque membre de la famille. La bibliothèque devrait contenir un espace dédié aux histoires de l’enfant que celui-ci pourra fièrement garnir à chaque fois que vous lui faites cadeau d’un livre.

L’école : Un autre moyen d’infiltrer la lecture dans les esprits est d’incorporer la littérature dans le cursus scolaire dès l’école primaire. Les établissements scolaires pourraient, par exemple, mettre en place une politique à travers laquelle l’élève serait requis de lire un livre de son choix tous les deux mois. Ce choix devrait être approuvé par le professeur et répondre à un certain nombre de critères. A la fin du trimestre, l’élève ferait un mini exposé sur les livres lus devant ses camarades de classes.

Le gouvernement : Bien que ses responsabilités dans l’éducation s’étalent sur des domaines plus vastes, je parlerai ici d’un point spécifique : les bibliothèques municipales. Je n’ai pas encore vu, dans les villes que j’ai visitées au Maroc, des bibliothèques publiques particulièrement attrayantes. Les collectivités locales ont le rôle et l’obligation d’encourager le développement culturel des habitants en leur offrant des espaces de lecture plaisants et confortables. N’oublions pas que les images et les couleurs sont ce qui attire l’attention de l’enfant en premier. Alors comment veut-on lui faire aimer l’expérience de lire si l’espace qui l’entoure manque de formes et de couleurs ? L’idée peut paraître très basique, mais l’impact est colossal. J’ai pris ces photos dans une bibliothèque ouverte au public à l’étranger. Dans le coin des enfants, il y a un jeu de train (Thomas), des histoires, des jouets et des livres. Cette bibliothèque est une destination préférée des enfants, pourquoi pas, et elle contient tout ce qui constitue un havre dans le monde des petits…

Wednesday, June 25, 2008

Construire la culture – Episode 1

La question de la culture au Maroc me préoccupe particulièrement. Les raisons en sont nombreuses, mais la plus importante est l’impact de la culture sur le développement personnel de l’individu et sa conduite civique dans la société.

Pourquoi sommes-nous un peuple si peu cultivé ? Plusieurs réponses se bousculent dans ma tête. J’en retiens trois : La lecture, les espaces culturels, et le cursus scolaire.

Chacun de ces aspects mérite une analyse soignée, je les aborderai donc séparément, bien que leurs rôles soient complémentaires. Je commencerai par les espaces culturels parce qu’ils sont les plus amusants.

Mais avant d’aller plus loin, imaginez ce dimanche après-midi. Par ce temps pluvieux, vous ne semblez pas avoir beaucoup de choix pour votre enfant de cinq ans qui vous tire par la manche et vous supplie de l’emmener dehors pour jouer. Vous faites défiler la liste des options réalisables et pas chères: jeux vidéos, dessin…l’envoyer dans sa chambre … désespéré, vous lui promettez quelque chose sans vraiment savoir ce que c’est. Soudain, vos yeux tombent sur ce journal d’hier où l’on publie en grande pompe l’ouverture officielle du premier centre de recréation scientifique pour les jeunes. Comment avez-vous pu oublier! En plus, l’entrée est gratuite aujourd’hui pour les enfants de moins de dix ans. Fantastique! Voilà le plan! Vous sautez tous deux dans la voiture et tracez à l’aventure. A l’entrée, vous vous étonnez à la vue de l’ordre impeccable qui règne dans les lieux. Vous tentez d’en créditer les agents de sécurité ici et là, mais vous préférez vous convaincre que vos concitoyens apprécient l’ordre et le respectent. A l’intérieur, vos yeux sont aussi ébahis que ceux de votre enfant. Le bâtiment est énorme avec des allées qui mènent vers différentes sections du musée. Vous suivez déjà votre enfant qui s’est dirigé vers cette salle immense où sont exposés les dinosaures, ou ce qu’il en reste. Sous les lumières basses, le décor semble réel. Ces monstres semblent raconter une existence… mais au fait, il suffit de lire sur les pancartes à côté pour la connaître, ou encore, mettre les écouteurs et appuyer sur ce bouton pour entendre toute l’histoire… Vous êtes fasciné. Vous passez d’une allée à l’autre avec votre enfant, des volcans à la croûte terrestre vers les mammifères, sans vous rendre compte des trois heures qui se sont déjà écoulées. Lorsque vous rentrez le soir à la maison, votre enfant est épuisé, heureux, et tout excité à l’idée de revisiter le musée la semaine prochaine. Vous pensez à votre budget, et décidez que rien ne vous est plus cher que de cultiver la passion du savoir en votre enfant. Au fond, vous remerciez ces investisseurs qui ont choisi de mettre leur argent dans des projets aussi nobles. Vous pensez aussi que ce musée constituera une cible touristique importante dans la région et encouragera des initiatives culturelles similaires… Vous souriez et pensez, voilà, en partie, comment l’on éduque une nation.

L’histoire se passe en 2012 à Casablanca. Le Musée Scientifique s’étend sur une superficie de 1000m2 et attire plus de 5 millions de visiteurs chaque année…

Elle rêve, vous dites-vous. Probablement. Et qui empêche aujourd’hui de construire des centres pareils, à part une volonté politique et des entrepreneurs au sens de l’éthique, sachant que de tels projets promettent des recettes financières respectables ? L’éducation ne passe pas toujours par l’école et les livres. La perception visuelle de l’information est une composante critique dans le processus d’apprentissage dans la mesure où elle supporte et complémente les informations théoriques reçues en classe. Le savoir n’est plus perçu comme un « fardeau » aussitôt qu’il est accompagné d’une histoire, de couleurs et de formes ; ce qui renforce l’envie d’apprendre toujours plus.

En contre partie, le manque cruel d’espaces de loisirs culturels dans notre pays est confronté par une poussée parasitaire des chaînes de télé au contenu effroyablement vide de valeurs éducatives et morales. Et l’on se retrouve brutalement dans ce cercle vicieux de chercher à remplir le vide par du vide…

Wednesday, June 18, 2008

Statistiques et M&M’s : une leçon en pédagogie

Qui parmi nous se rappelle du Théorème de la Limite Centrale (TLC)? Non, n’essayons pas de le Googler, je sais que si nous le faisons, nous arriverons sans doute à réveiller ces vieux souvenirs d’école. Mais là, d’emblée, quel était l’objectif de ce théorème, mieux encore, quels en sont des exemples d’application concrets dans notre vie de tous les jours ?

Certains seraient déjà entrain de se rouler les yeux… mais ce théorème est-il réellement important ? Si l’on décide d’ignorer l’importance incontournable du TLC dans les statistiques, une question reste tout de même de poids : Pourquoi, après de si longues années d’études acharnées, l’on ne se rappelle pratiquement pas de ces concepts basiques dont tout ingénieur et analyste devrait faire usage dans ses processus de prise de décision de tous les jours ? Qui faut-il blâmer ? Notre mémoire, notre système éducatif ?

La pédagogie d’enseignement est clé, à mon avis, dans la réponse à cette question. Je vous donne un exemple :

Il s’appelle Luca, il est professeur de probabilités et statistiques et doit trouver à chaque fois des moyens pour attirer continuellement l’attention de sa jeune audience d’étudiants.

Dans ce cours du lundi à 8 heures du matin, il a le challenge de leur expliquer le principe du TLC en 1 heure et demi. Après son habituelle anecdote du jour, il pose un paquet de M&M’s sur le rétro-projecteur et leur demande de deviner le nombre d’M&Ms de couleur rouge qui se trouvent dans le paquet. Pendant que les suggestions affluent, il jette dans la direction des étudiants le paquet qui tombe entre les mains chanceuses d’Ellen. Ellen va compter le nombre de chocolats rouges, mais en plus, elle pourra les manger après… tout le monde la regarde avec envie et curiosité… le chiffre est 8. Soudain, un autre paquet est jeté au hasard, maintenant, toute la rangée tend les mains pour l’attraper… le chiffre est 6. Aussitôt, Luca sort de derrière son bureau un grand carton plein d’M&Ms ; il y en a pour toute la classe ! Tout le monde s’empresse de compter le nombre d’M&Ms rouge dans son paquet et de reporter son chiffre sans savoir réellement le but de cet exercice sucré. Bientôt, Luca dresse une liste de tous les chiffres collectés, et construit une courbe dont les X représentent le nombre d’M&Ms possible dans chaque paquet (1,..,14), et dont les Y représentent le nombre d’étudiants qui ont trouvé ce chiffre (ceci représentera la fréquence de tel nombre d’M&Ms). Luca dessine la courbe correspondante, et hop ! C’est une distribution gaussienne parfaitement symétrique autour du nombre 7,5... Le TLC stipulera que le nombre moyen d’M&Ms rouges qui existent dans tous les paquets d’M&Ms dans le monde suit une distribution gaussienne de moyenne proche de 7,5 et d’ecart-type qui diminue en agrandissant la taille de l’échantillon.

Au test, les étudiants ont eu de bonnes notes, mais en plus, ils risquent fort de se rappeler du TLC grâce à ces bouts de chocolats multicolores.

Vous me diriez que les M&M’s coûtent cher au Maroc et que les écoles ne voudraient pas s’amuser à payer du chocolat aux étudiants. Je vous dirais que la créativité n’a pas toujours besoin de moyens financiers. Le professeur peut toujours innover pour transformer les concepts complexes en des notions plus simples dans un cadre tangible et amusant. Cela permet à l’élève de stocker l’information plus facilement tout en activant sa propre créativité dans le processus d’apprentissage et de remémoration des informations apprises. En outre, le professeur passionné réussit à faire apprécier la matière par ses étudiants, ce qui augmente leur curiosité aussi bien que leur taux de participation en classe.

Aujourd’hui dans nos établissements scolaires, plusieurs matières sont enseignées de manière quasi dépourvue de créativité et de renouveau. L’élève devient une gourde de données qui s’empresse de se vider aussitôt les délais critiques franchis (les examens en l’occurrence). Et l’on se demande pourquoi nous sommes classés si bas comparés à nos pays voisins, et pourquoi il y a crise dans l’éducation…

Thursday, May 29, 2008

Le « Pourquoi » ...

Pourquoi nos enfants se droguent-ils? Un de mes professeurs en classes préparatoires disait que les questions les plus difficiles étaient celles qui commençaient par un “pourquoi”…

Inévitablement, les facteurs socio-économiques contribuent partiellement à la situation. Mais, à mon avis, le nœud du problème réside dans l’éducation instruite à nos enfants. Les valeurs que l’on inculque à l’enfant dès son plus jeune âge déterminent les traits de sa personnalité dans le futur. Ceci n’est pas de la science infuse certes, mais assimiler profondément cet aspect et y veiller continuellement pourrait transformer la face des générations futures au Maroc.

Nous ne parlerons pas des causes dans cet article autant que de pistes de solutions. Non pas parce qu’il n’est pas important d’analyser les causes, bien au contraire, mais simplement parce que les conséquences sont devenues aujourd’hui si graves qu’il faut, à mon sens, réagir très vite pour sauver ce que l’on peut sauver.

Et donc, comment peut-on contourner l’attention des jeunes lycéens pour éviter de prendre des substances toxiques ? Loin des solutions relatives aux traitements physiques et psychologiques de désintoxication, je proposerai des idées plus simples, faciles à implémenter, et qui pourraient, à mon avis, jouer un rôle considérable pour combler le vide immense dont souffrent plusieurs de nos adolescents.

Premièrement, les collèges et lycées devraient instaurer des activités parascolaires au sein des établissements en tant que composante indispensable du système d’éducation. Les clubs et bureaux d’élèves sont les premiers pas de l’enfant vers la construction d’une personnalité épanouie et indépendante. Les activités parascolaires permettent aussi à l’élève de développer très tôt le sens d’initiative et de leadership. Ainsi, au lieu de « tuer » le temps à chercher des formes de loisirs inadaptées, l’élève se trouvera pris entre ses devoirs, ses examens et des activités parascolaires amusantes et intéressantes.

Deuxièmement, toujours dans l’objectif de développer le sens de responsabilité chez l’adolescent dans un cadre amusant, les établissements devraient instituer des heures de volontarisme social obligatoires dans le cursus scolaire. Durant ces heures, l’élève se présenterait à une organisation ou collectivité locale pour accomplir une tâche spécifique déterminée par son/sa parrain(e) dans cette organisation. Le nombre d’heures pourrait être fixé à 40 heures par an, à titre d’exemple. Indéniablement, ce genre d’activités pousse l’adolescent à combler un “vide” qu’il n’a pas su – ou que son éducation n’a pas su– remplir. En outre, ce bénévolat alimente chez l’adolescent un sentiment d’appartenance et de contribution au système socio-économique dans lequel il évolue, ce qui renforce sa fierté et augmente sa confiance en lui/elle-même.

Incontestablement, celles-ci sont des idées parmi d’autres qui pourraient être développées et implémentées, ou bien rejetées et oubliées. Le déclic est de pouvoir appuyer sur le bon bouton au bon moment. Le moment est là. Qui veut appuyer sur le bouton ?...

Friday, May 23, 2008

Une expérience à répliquer

Une demi-heure par semaine est le total de temps que j’ai eu à passer avec ces gosses de 8 ans. Ils sont à la deuxième année du primaire, et déjà, ils savent ce qu’est un « business », le fonctionnement du système de « taxation », le « vote », et le rôle du « gouvernement ». Essayons de nous rafraîchir la mémoire et nous rappeler à quel age nous avons appris ces concepts… En tout cas, l’enseignement de ces notions dans les écoles primaires des Etats-Unis n’est pas inclus dans le programme scolaire. Il est par contre entrepris par un organisme indépendant nommé « Junior Achievement » (JA).

L’idée est aussi simple que fascinante. JA contacte les professionnels et les étudiants universitaires et les sollicite pour consacrer un peu de leur temps libre à enseigner aux élèves des écoles primaires des concepts basiques de la vie professionnelle, l’objectif étant de cultiver chez ces enfants l’esprit de civisme et de responsabilité dès un très jeune âge, mais aussi de leur donner un avant-goût de l’entreprenariat et des affaires.

L’effet est stupéfiant. Les enfants, ayant une capacité d’apprentissage élevée, arrivent à intégrer rapidement les nouveaux concepts grâce aux supports visuels employés dans la « formation ». Ils peuvent d’emblée schématiser les interconnexions qui existent dans la communauté qui les entoure. Ils ne sont pas écartés des « discussions des grands » et peuvent émettre leurs propres points de vue sur divers sujets.

Un tel concept pourrait-il être implémenté et réussit au Maroc ? Pourquoi pas ? Nous avons des ingénieurs et techniciens compétents dans plusieurs secteurs. Nous avons des managers issus de différentes écoles de commerce et de gestion. Mais surtout, nous avons une grande motivation pour faire avancer les choses. L’institut pourrait être créé par des partenaires volontaires et serait accrédité par les autorités locales. Le programme pourrait également être conçu par une commission agréée par le Ministère de l’Education Nationale. Enfin, la communication autour peut aisément prendre par le bouche à oreille ou par des moyens plus formels.

Le programme pourrait être appliqué aux plus âgés, me diriez-vous. Tout à fait, au collège comme au lycée, nos élèves ont en profondément besoin. Le passage de la mentalité de réception à celle de création et d’entreprenariat est décisive pour le développement de ce pays. Et vous, mesdames et messieurs, êtes les mieux outillés pour conduire cette historique transition… Qui est partant ?

Pourquoi ce blog?

La presse, les médias, les ministères... tout le monde semble se préoccuper d’un système d’éducation devenu maladif au Maroc. Comment, pourquoi, qui, quoi…autant de questions qui bombardent nos esprits et qui ont à peine droit a un semblant de réponse.

Les statistiques et chiffres qui fusent révèlent une situation pitoyable. Nos établissements scolaires souffrent du manque d’infrastructures minimales pour fonctionner normalement. Le rapport de la banque mondiale est encore plus foudroyant ; même Gaza qui est en guerre depuis plus d’un demi siècle affiche de meilleures performances que notre cher pays.

Alors que faire ? Attendre une autre forme du CSE pour conduire davantage d’analyses et scander encore plus de chiffres ? Ou attendre que nos responsables daignent se livrer à leurs rôles structurels de formuler des solutions pratiques et efficaces ? Une troisième alternative serait de refuser d’attendre et de décider de se rehausser les manches pour faire activement part du processus de changement.

Et c’est l’option que j’ai choisie. Je crois que chacun de nous est capable d’apporter quelque chose et d’ajouter une pierre à l’édifice. Chacun dans son domaine peut réfléchir de manière créative pour contribuer, et ensemble, l’on pourrait avoir un impact formidable sur l’amélioration de l’éducation au Maroc.

A travers ce blog, je souhaite lancer toutes mes idées et pensées de façon non forcément structurée, mais dans l’objectif de pouvoir justement les organiser. En tant que lecteurs de ce blog, vous êtes l’essence même de sa survie. En contribuant par vos idées et critiques, l’on pourra ensemble trouver des solutions pratiques et facilement implémentables.

Bien à vous !