Il peut paraître que ce concept ne mérite pas une attention particulière. Mais attendez de voir, c’est un vrai phénomène et une véritable industrie.
Tout commence sur les bancs des écoles primaires où l’élève n’a pas acquis un très bon niveau en lecture et calcul généralement à cause d’une pédagogie faible ou inexistante. Le directeur d’école, alors, au lieu de s’attaquer aux racines du problème et mettre en place un processus de suivi et d’assistance pour les élèves, préfère gonfler les notes de ses pupilles pour que son école soit “la plus performante” aux yeux des parents. Pauvres parents !
Au collège, s’il s’agit de la même école privée, - car la nouvelle mode aujourd’hui est de construire un groupe scolaire qui va de la maternelle au lycée, et pour certains jusqu’aux études supérieures !- et donc s’il s’agit du même directeur, le résultat sera le même.
Maintenant, dans plusieurs des lycées, même publiques, plusieurs professeurs, pris d’une compassion bizarre envers leurs élèves, choisissent de leur donner des examens trop faciles pour leur niveau afin de les “aider” dans leurs études. D’autres, encore plus gracieux, décident que l’examen du baccalauréat est l’occasion de montrer leur solidarité avec les “pauvres élèves”. Le résultat en est des moyennes générales exorbitantes, comme ce lycée privé de rabat où un élève a eu plus de 19 de moyenne générale de classe, faisant que sa moyenne totale du baccalauréat a été très élevée.
De cette obsession des notes est née une autre industrie, celle des heures supplémentaires dont le supplément n’a fait qu’augmenter le stress et la fatigue des élèves, sans un réel souci de leurs véritables vocations...
Et la question devient : Quel niveau ont ces élèves qui sortent du bac avec des notes excessivement bonnes ? La redoutable réponse vous sera donnée par les professeurs du cycle supérieur…
Mais la question qui me préoccupe encore plus est l’injustice à laquelle les élèves sont soumis, entre ceux qui ont mérité ou pas leurs notes puisque la triche dans les examens n’est pas générale à tous les lycées. La conséquence est que les vrais bons éléments sont refoulés vers des formations qu’ils ne souhaitent pas intégrer, laissant libre cours aux moins bons aux notes flamboyantes de choisir parmi une panoplie d’options décisives pour leurs carrières.
Et entre çà et là, la justice, le sens de l’éthique et les valeurs morales sont enterrées…
C’est ainsi que ma petite sœur, issue d’un lycée renommé pour la qualité de ses élèves a fini avec un choix ridiculement limité alors qu’elle a obtenu un 15,65 –bien mérité- en moyenne générale du bac en série sciences maths… sa déception est grande, la mienne aussi, à qui dois-je en vouloir ?!!