Tuesday, November 10, 2009

KIPP : Redéfinir l’Ecole Publique



Je profite de ces rares moments de calme pour partager des pensées. Je suis aux dernières pages d’un livre fascinant, plein d’inspiration et d’espoir. C’est l’histoire de deux enseignants qui ont compris le dysfonctionnement du système d’éducation Américain, et qui ont fait quelque chose pour y remédier. En fait, ils ont créé « l’une des plus prometteuses écoles d’Amérique » - pour reprendre les mots de Jay Mathews dans son livre « Work Hard, Be Nice » racontant le périple de ces deux aventuriers.

Car une aventure c’en est une. En effet, démarrer un programme éducatif plutôt unique en son genre au sein d’écoles publiques n’a pas été chose facile, surtout lorsque les piliers de ce programme transgressent les lois les plus sacrées imposées par la machine bureaucratique du Département d’Education. Mais dans un pays où l’intelligence humaine est respectée et où l’effort est gratifié, la réussite trouve son chemin, et KIPP (Knowledge Is Power Program), le programme érigé par ces les deux enseignants, naît et fleurit.

KIPP est une reprise de l’école publique typique avec un focus plus accentué sur l’excellence et le dur labeur : Des élèves du CE5 au collège sont recrutés de milieux socialement défavorisés, suivent le programme scolaire de manière intensive (de 7h30 du matin a 5h de l’après-midi), et obéissent à des règles de discipline rigoureuses. Les cours sont enseignés de manière très créative et passionnante, faisant que l’implication active de l’enseignant(e) est fortement sollicitée. Les parents d’élèves ne sont pas exclus du cercle éducatif, ils prennent part, en effet, aux activités parascolaires fréquemment organisées par les enseignants. Enfin, le programme récompense l’effort fourni par les élèves tout au long de l’année scolaire par un voyage vers une destination qui leur est préférée. Le résultat du tout est un scoring largement supérieur aux autres écoles pendant l’examen national, et par conséquent, l’opportunité d’intégrer des lycées prestigieux et des universités prestigieuses avec des bourses de mérite, ce qui est très rare au sein des pauvres communautés noires et hispaniques aux US.

Un paragraphe ne peut décrire, bien entendu, une expérience de douze ans, avec ses succès, ses défaillances, ses émotions et ses réalisations. Mais ce livre a certainement renforcé un sentiment en moi: Le changement du système d’éducation au Maroc a besoin de la brise entrepreneuriale pour atteindre ce que les plans gouvernementaux ne peuvent atteindre. Et ce que j’ai apprécié le plus dans le livre est la manière dont l’auteur dépicte la réalité de l’entreprenariat, avec ses challenges, son incertitude, ses hasards, et ses gratifications.

A toute personne désireuse de participer au changement social à travers des voies non forcément gouvernementales, je recommande fortement ce livre.


PS : Ceci est la première fois où l’écriture d’un article me prend deux semaines :) un demi-paragraphe tous les trois jours :) ...