Tuesday, March 6, 2012

Responsabilité Sociale de l’Entreprise : On en veut encore !



Renault Maroc, comme beaucoup d’autres, a franchi le pas. Un pas courageux et louable. L’entreprise s’engage à accorder des bourses d’excellence aux plus méritants de la Fondation Marocaine de l’Etudiant (FME : http://www.fondationletudiant.com/) afin qu’ils puissent poursuivre leurs études supérieures dans les établissements les plus prestigieux du pays. L’engagement va plus loin, chacun des bénéficiaires de la bourse d’excellence aurait directement accès aux dirigeants du Groupe dans un cadre de parrainage où les mentors offriraient conseil et coaching professionnel aux étudiants dans le but de mieux préparer leur insertion dans le monde professionnel.

Un tour rapide des fonctions de la Fondation et de ses réalisations à cette date dévoile l’habileté managériale de ses fondateurs et dirigeants et surtout le travail acharné de ses membres pour mener à bien la mission de l’organisme. En chiffres, 346 est le nombre d’étudiants pris en charge depuis la création de la fondation en 2001, 50% d’entre eux sont premiers de leurs classes ou majors de leurs promotions, et plus de 70% des débouchés occupent des postes de cadres ou d’employés dans des entreprises. L’année dernière seulement, 4.200.000 DH ont été déboursés au profit de 53 étudiants à travers le Royaume, portant à 20 millions de DH le montant des dons de places pédagogiques depuis la création de la FME.

En bref, une initiative telle que la Fondation Marocaine de l’Etudiant mérite respect et amples salutations. Il n’en demeure pas moins que l’exhortation à la constitution de tels organismes à but non lucratif ne destitue en rien l’Etat de son devoir incontestable d’offrir aux enfants de ce pays les conditions d’éducation et d’enseignement nécessaires au développement tant rêvé par les générations passées et à venir…

Wednesday, December 21, 2011

MFAA: 8ème Conférence Annuelle – Démocratie et Développement: Enjeux et Perspectives


La 8ème Edition de la Conférence Annuelle de la MFAA (Moroccan Fulbright Alumni Association), organisée ce Samedi 17 Décembre 2011 à Rabat, est venue cette année avec une couleur spéciale, celle de l’analyse critique de la réforme politique récemment opérée au Maroc et son impact sur le développement économique du pays, sous le thème « Le Maroc : Quel modèle de développement économique pour une réforme politique réussie ? »

Des présentations de haute qualité scientifique ont illuminé cette journée où un panel de brillants professeurs chercheurs et d’acteurs politiques a présenté les dernières réflexions autour du sujet.

Pr. Driss Guerraoui, Secrétaire Général du Conseil Economique et Social (CES), a ouvert la session par un discours introductif où il a récapitulé les défis socio-économiques qui font face au pays. Pour résumer en bref :
Dans le contexte international, trois types de défis majeurs entravent l’accélération du développement : le défi de l’insécurité, le défi de la complexité, et le défi de la rareté (Schéma ici-bas).



Dans le contexte national, de nouvelles donnes socio-économiques tendent à redéfinir les priorités du Maroc. Ces éléments se résument en :

1- Une nouvelle donne institutionnelle : avec le décret et le vote de la nouvelle constitution et les tentatives de réconciliation des Marocains avec leur politique
2- La permanence de la Crise de l’Ecole : avec un système scolaire boiteux et surtout l’urgence de le redéfinir qu’il reste la seule voie possible et crédible pour produire des élites à la mesure des ambitions du changement
3- Des inégalités persistantes (spatiales, de genre, ..) : le rural vs. L’urbain, les inégalités des droits entre hommes et femmes
4- La Crise de la Gouvernance : et les challenges pour lutter contre l’économie de la rente, le clientélisme, la corruption, …etc
5- La Crise du Lien Social et du « vivre ensemble »: avec des Marocains de plus en plus individualistes et de moins en moins aptes à vivre ensemble et s’épanouir en communauté.

A la lumière de ces défis, Pr. Guerraoui a listé quelques priorités sociales et économiques dont l’innovation dans les modèles de croissance, la recherche de nouvelles sources de financement (réforme fiscale, gouvernance économique, et finance alternative), la gestion de la complexité urbaine, et le renforcement de la sécurité économique.

Suite à cette intervention, Pr. Joffé et Pr. Akagul ont balisé le terrain autour des notions de “déterminisme politique” (où la démocratie conduit au développement économique) et “déterminisme économique” (où la démocratie résulte du développement économique). La « feed-back loop » reliant démocratie et développement a été présentée comme suit :


Enfin, dans un speech dont la force du propos égalait la beauté de la tournure, Pr. Driss Benali a développé les enjeux du Maroc qui “émerge sans être émergent”. Le Professeur a relevé le taux moyen de croissance du pays à 4,5%, un taux bien inférieur au 6 ou 7% recommandés pour les pays émergeants. En matière de gouvernance, plusieurs réformes ont été engagées sans que le rythme de leur implémentation ne soit satisfaisant. Enfin, le Professeur a mis le point sur les grandes disparités économiques avec un ascenseur social en panne à cause notamment du système de l’enseignement. En effet, un marocain né pauvre a plus de 80% de chances de mourir pauvre !
Pr. Benali a souligné ainsi que le Maroc évolue vers une société aristocrate à l’ancienne, et que la seule issue pour notre pays serait :
1- de Valoriser le système politique
2- de renforcer l’état d’une société qui s’affirme (grâce aux medias sociaux notamment)
3- de devenir exigeants (il n’a pas de qualité si la demande n’est pas exigeante)

Je noterai, en dernier, ces quelques schémas que Pr. Benali a utilisés pour décrire le paysage socio-économique du pays :

















Le bilan du développement social au Maroc a été largement brossé par Professeure Raham Bourqia, sociologue et ancienne Présidente de l’Université de Mohammadia, suivie du Professeure Saloua Zerhouni qui a approfondi la lecture des défis socio-économiques du pays.

La journée a été close avec un brillant exposé de M. Rhazaoui, ancien Directeur du PNUD, qui a débattu l’idée que la transformation efficace au Maroc devait s’opérer de manière subite plutôt qu’incrémentale – ou homéopathique – en s’attardant sur quelques indices de développement et leur impact sur le futur du pays.

Enfin, M. Rachid Benmokhtar, Directeur de l’Observatoire National du Développement Humain (ONDH) et ancien Ministre de l’Education Nationale, a ravi l’audience par une synthèse aussi ciblée que riche. En mêlant le conte à la métaphore à une maîtrise incontestée du sujet, M. Benmokhtar a expliqué pourquoi les différentes réformes engagées par le Maroc n’arrivent pas à aboutir, et surtout quels seraient les facteurs clés de succès pour un futur plus prometteur pour notre pays.

Monday, December 19, 2011

Classement des Instituts Educatifs : Un chantier à développer


J’ai été victime, il y a quelques mois, d’une « sur-appréciation » d’un établissement où j’ai inscrit ma petite en début d’année. L’école en question offre en apparence tout ce qu’un parent soucieux de l’éducation de son premier enfant souhaiterait. Mais la réalité a été différente, et comme beaucoup de parents, j’ai dû retirer ma fille de l’école après une déception assurée, un déficit de plus de 5000 DH (~ US $700) entre frais d’inscriptions et règlements additionnel, mais surtout l’anxiété de devoir gérer la peur grandissante de ma fille envers le concept de « l’école » !

Quelle aubaine offrirait-on aux parents si le choix des écoles pour leurs enfants leur serait plus facilité ? En d’autres termes, pourquoi n’existerait-t-il pas encore chez nous un système qui puisse classer les écoles préscolaires , primaires, secondaires, et même universitaires, selon des critères bien définis et reconnus par tous ?

Les avantages d’une telle approche seraient immédiatement perceptibles :

- Les parents auraient une liste avec des critères formels, et donc crédibles, de sélection des établissements scolaires ;

- Les établissements jugés « meilleurs » seraient en tête de liste, ce qui pousserait les moins bons à fournir davantage d’efforts pour s’aligner avec ceux en dessus ;

- Les clients (parents d’élèves) auraient l’information complète sur les établissements, ce qui leur confèrerait un pouvoir de négociation légitime puisqu’ils payent pour ce service ;

- …que les meilleurs gagnent ; la qualité est fille de la compétitivité.

Maintenant, on se demanderait pourquoi un tel système n’est toujours pas en place au Maroc. Une poignée de fausses-contraintes en serait-elle la cause ? On se demanderait, en effet, quel organisme pourrait prendre en charge une telle opération et quelles en seraient les motivations ; quels établissements scolaires couvrir, lesquels des critères utiliser ; et enfin à quel coût ?

Tout organisme privé possédant les ressources et compétences nécessaires pour entreprendre un tel travail serait en mesure de le faire, les motivations iraient du simple avantage d’être premier au marché (first to market) jusqu’au bénéfice immuable de renforcer l’image de marque de l’entreprise en question. L’Etat pourrait également chapoter l’activité de classement des établissements, en partenariat avec un ou plusieurs cabinets de conseil de renommée.

Concernant les critères de classements, une multitude de facteurs peut être prise en considération. Exemple : la qualité d’enseignement, le nombre de réussite par année, le nombre de débouchés, le succès professionnel des débouchés…etc. Les critères peuvent être déclinés en sous-critères pour faciliter les mesures.

Enfin, la question de coût reste étroitement liée à la perception du bénéfice d’une telle opération. Le coût dépendra forcément du nombre d’établissements couverts, de la facilité de collection des informations, et du temps de traitement et de synthétisation des données.

Vivement alors la mise en place d’un système normé de classement des établissements scolaires et des universités, ne serait-ce que pour le luxe de pouvoir distinguer, au préalable, le bon du moins bon…

Sunday, November 6, 2011

Médiathèque de Rabat : Education et Culture Florissantes


La Médiathèque de Rabat, sise à la Fondation Mohamed VI, représente aujourd’hui une enseigne pour la promotion de l’éducation et la culture dans la capitale du pays. Depuis son inauguration en 2010, les visites à la médiathèque par les étudiants, les enfants, les chercheurs et les professionnels s’accroissent.

Pour les adultes, des salles multimédias équipées par les technologies de pointe sont àla disposition des visiteurs et abonnés. Une bibliothèque multidisciplinaire offre un large éventail de livres, de romans, de manuels scolaires, de journaux et de magazines pour usage local ou externe, représentant un total de 25.000 ouvrages consultables sur des supports papiers ou électroniques.

En En outre, des auditoriums et amphithéâtres de haut standing technologique accueillent régulièrement des événements culturels tels que des discussions-débats, des présentations, des séminaires nationaux et régionaux, et même des expositions artistiques.

A la médiathèque, les enfants trouvent également leur compte. Des activités parascolaires sont périodiquement organisées pour les écoliers. Souvent, les écoles primaires de la ville organisent des visites guidées sur place et les enfants participent à un programme éducatif bien établi où instruction et divertissement vont de pair. En effet, ces activités extrascolaires incluent des séances de lecture d’histoires et des activités manuelles pour les tous petits, des jeux informatiques éducatifs pour les plus âgés, ainsi que des « séances cinéma » où les enfants visionnent des films et documentaires éducatifs sélectionnés par les spécialistes du domaine.

Il faut noter enfin que l’ensemble des salles de la médiathèque sont admirablement conçues et dotées de matériel de haute qualité. On s’y sent tout simplement chaleureusement invité à apprendre, à découvrir, à partager, et surtout, à revenir !

Note de fin : La médiathèque est ouverte à tout le monde, pour s’inscrire, les prix d’abonnement annuel vont de 0 DH pour les enfants d’enseignants, à 50DH pour les étudiants, 100DH pour les moins de 26ans, et 200DH pour les adultes âgés de plus de 26 ans. Maintenant, il est vraiment grand temps que de telles belles initiatives soient répliquées dans d’autres villes, servant les quatre coins du pays… vivement !

Sunday, October 30, 2011

Universités Maroco-Etrangères : oui, mais…

Une nouvelle tendance commence à prendre place doucement mais sûrement dans le paysage de l’enseignement supérieur au Maroc. Avant, pour obtenir un diplôme étranger, l’étudiant faisait son inscription à l’université désirée et pliait bagage dès qu’il eût reçu sa lettre d’admission. Aujourd’hui, l’université s’est rendue sur place, réduisant à zéro la distance que l’étudiant devait traverser pour y parvenir.

Des affiches jonchent les grandes artères de Casablanca, portant les noms d’universités Américaines, Britanniques, …etc.

Cette approche porte nombre d’avantages, mais présente aussi des limitations.

Les plus :

- L’étudiant a accès à une éducation multinationale sur le territoire national

- L’anglais, étant utilisé comme langue d’enseignement dans ces universités, donne un avantage aux étudiants par rapport au reste des universités marocaines

-- L’avantage financier est indubitable pour les parents qui, autrement, auraient déboursé dix fois plus

- L’étudiant obtient un diplôme universitaire international lui permettant de poursuivre des masters à l’étranger sans grande difficulté.

Les aléas :

Etudier dans une université délocalisée reste quand même limitatif :

- L’expérience d’études à l’étranger tire son intérêt beaucoup plus de l’environnement multiculturel dans lequel l’étudiant évolue que du contenu des cours en soi. Aujourd’hui, des cours scientifiques et littéraires de haute qualité sont disponibles gratuitement sur le net. En effet, l’étudiant gagne plus en maturité personnelle et sociale lorsqu’il se donne l’opportunité d’interagir avec des personnes issues de cultures différentes et ayant des backgrounds diversifiés.

- L’étudiant reste largement imprégné des «mauvaises habitudes » acquises pendant son enseignement secondaire ; je parle ici de comportements tels que le non-respect du temps, la mauvaise conduite en classe...etc. A l’étranger, lorsqu’un cours commence à 8h du matin, le prof commencerait à 8:00 et 95% des étudiants seraient à leurs places. Lorsque le prof serait entrain de parler, il est très rare de voir quelqu’un chuchoter, car tout le monde comprend que c’est très irrespectueux vis-à-vis du professeur et de la classe. Ici, l’histoire est bien différente.

En fin de compte, grâce à ces programmes délocalisés, l’étudiant gagne une formation, peut-être, une étiquette, c’est sûr, mais le « formatage » reste local, avec malheureusement tout ce que ceci porte comme bon et moins bon…

Thursday, October 6, 2011

Steve Jobs : Une lumière s’éteint

La planète se réveille aujourd’hui à la nouvelle de la perte de l’un des gourous qui ont transformé le monde digital au cours des dernières années, laissant derrière un tas de fans et un empire technologique nommé Apple.

Jobs a construit le premier ordinateur personnel dans la maison de ses parents adoptifs avec son ami, et bientôt co-fondateur de Apple Computer, Steve Wozniak. Il a ensuite acquis et développé NeXT et Pixar, pour reprendre en 1996 les reines de management d’Apple. Depuis, son leadership visionnaire a conduit l’entreprise de succès en succès, lançant le iMac, puis le iPod, suivi du légendaire iPhone et récemment le iPad.

Un ami me disait que la vie d’un être humain était mesurée par sa longueur et sa “largeur”. La longueur étant définie par le nombre d’années vécues par la personne, et la largeur représentant la qualité de vie et l’apport de la personne à la communauté et l’humanité. Steve Jobs est décédé à 56 ans, un âge considéré trop jeune par rapport à l’espérance de vie de nos jours, mais la largeur de son impact sur la planète est telle qu’il nous serait difficile d’évoquer les termes créativité, innovation, et technologie, sans mentionner Apple.

Une pensée à toi, Steve, un mémo, une prière... et surtout, un grand merci pour avoir inspiré tant de monde par ton leadership et ta persévérance.

Saturday, May 14, 2011

SIFE Morocco : L’Entreprenariat pour les jeunes, par les jeunes


Ce Jeudi 12 Mai, l’activité au sein du Technopark à Casablanca battait son plein ; l’événement était de taille, SIFE Morocco (SIFE = Students In Free Entrepreneurship) organisait son séminaire annuel sous le thème « Développement de l’Entreprenariat des Jeunes au Maroc : Responsabilité sociale de l’entreprise, rôle de la société civile et implication des jeunes ».

Sans surprise, la qualité était au rendez-vous aussi bien au niveau de l’organisation que du contenu des interventions, le but étant de réunir autour de la même table entrepreneurs, étudiants, lycéens, et professionnels du monde associatif dans l’objectif de promouvoir la culture entrepreneuriale chez les jeunes marocaines et marocains et de leur apporter le soutien nécessaire.

Ce séminaire-rencontre rentre dans le cadre de l’initiative Obama pour la promotion de l’entreprenariat dans la région MENA. Aussi, après l’inauguration de la conférence par Mr. Samuel L. Kaplan, ambassadeur des Etats-Unis, d’éminents entrepreneurs ont-ils partagé leurs expériences respectives dans le monde des affaires. Zid Zid Kids est l’enseigne que nous a présentée Mr. Ahmed Essakalli, président et fondateur de cette entreprise Marrakchi spécialisée dans les vêtements et accessoires de luxe pour enfants. Son message, « suivez votre intuition, et le reste suivra ». Mme Hakima El Haité, DG d’Eau Globe raconte comment elle a démarré son business vingt ans auparavant avec un capital de 20.000 DH. L’essence de ses conseils se résumait dans la nécessité d’inculquer la culture entrepreneuriale à nos enfants, de les doter du courage, de la créativité, et surtout de la capacité de rebondir après l’échec, qualités dont tout entrepreneur a besoin pour réussir. Enfin, Mr. Omar Chaabi d’Ynna Holding a vivement incité les jeunes à déployer tous leurs efforts pour la poursuite de leurs rêves, en adressant un message qui n’a pas manqué de surprendre, mais aussi d’amuser, toute l’assistance « … n’écoutez pas les conseils de ceux qui vous aiment (vos parents, la famille, ..), ils auront trop peur pour vous pour vous laisser voler de vos propres ailes… ».

Des ateliers pratiques ont précédé la pause-déjeuner qui a ensuite été suivie par d’autres ateliers d’échange et d’une session de Speed Networking.

En gros, il semblerait que les participants ont unanimement confirmé que la voie royale pour le pays et les jeunes de ce pays pour construire une économie solide et compétitive sur le plan international serait la voie de l’entreprenariat. Un choix certainement risqué et challengeant, mais quel goût aurait la réussite sans le risque et le challenge ?