Tuesday, September 15, 2009

Et le train passe… encore une fois !

En application de la première tranche du Plan d’Urgence recommandé par le Conseil Supérieur de l’Enseignement (CSE), le Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur a dévoilé un projet de note selon lequel le volume horaire des enseignants sera revu à la hausse dans l’objectif de rehausser le niveau des élèves.

Comme on pourrait le deviner, la réaction des centrales syndicales s’est caractérisée par une forte opposition à cette décision. La Fédération Nationale des Fonctionnaires de l’Enseignement a affirmé qu’allonger le volume horaire – de 3 heures par semaine – ne ferait pas améliorer les choses forcément.

A priori, l’on pourrait critiquer cette attitude en accusant le syndicat et les personnes qu’il représente d’une sorte de « paresse professionnelle ». Mais abstraction faite de tout jugement subjectif, il me semble que, cette fois, le syndicat pourrait avoir raison.

A mon avis, il n’y aurait pas de mal à ajouter plus d’heures de travail. Cette initiative serait même appréciée. Mais cette approche reste, à mon sens une prolongation du mal existant. En effet, elle ne fait qu’augmenter l’exposition des élèves aux mêmes méthodologies et pédagogies d’enseignement actuellement en vigueur, et qui jusqu'à présent, n’ont pas prouvé d’être les plus efficaces. En d’autres termes, cette réforme ressemble plus à des heures supplémentaires qu’à une refonte du système d’éducation gravement souffrant.

L’idée est de penser à de nouvelles stratégies d’enseignement, de réfléchir aux types d’individus et de citoyens que l’on veut avoir dans vingt ans, et d’ajuster nos curriculums et pédagogies à ce besoin… le temps passe vite, et le monde roule à une vitesse déjà très supérieure à la nôtre, allons-nous à jamais rattraper le train ??...

2 comments:

Mounir said...

Au dela de cette légitime querelle entre syndicat et ministère, est ce que le mal de l'éducation c'est juste le manque d'implication des enseignants? la distribution de cartables, bonne chose par ailleurs, pourrait a elle seule résoudre les pbs? Quel modèle et quel programme pour l'école publique?

Fadwa said...

Mounir, le manque d'implication des enseignants est, a mon avis, tres problematique, et il est clair que la distribution des cartables ne resoudra pas le probleme. Je pense qu'il faut revoir les quatre bases principales d'un systeme d'enseignement, a savoir: les methodologies, les manuels scolaires, les ressources humaines (enseignants et corps administratifs), et les infrastructures (technologies, ...). Sans une refonte profonde de ces quatre aspects, il me semble que toute reforme n'atteindra pas forcement ses objectifs.

Je suis entrain de finir un livret que je souhaite publier avant decembre. Le livret resume ma vision de la maniere dont le systeme educatif au Maroc pourrait, probablement, decoller. J'attendrai vos critiques a tous.