Wednesday, June 24, 2009

Une visite, Une joie, Un amertume



J’ai été visiter ce matin, pour la première fois, la Bibliothèque Nationale du Royaume. A premier abord, le bâtiment semble impressionnant, mais la beauté réside dans le détail…

En effet, après avoir obtenu un badge de visiteur de chez la réceptionniste, j’ai pris le temps d’étudier les lieux. Très bel intérieur, décoration très moderne, matériaux de qualité et une propreté impeccable. L’endroit n’avait rien à envier aux bâtiments luxueux des Etats-Unis. Fière de me retrouver dans ce joyau national, j’avance vers l’exploration.

D’abord, la Salle de Lecture : Un espace large partagé par une allée séparant les tables en bois et chaises en cuir noir des étagères de livres. Les baies vitrées de la salle donnant sur un jardin Marocain ajoutaient au charme de l’endroit. Plusieurs étagères sont encore vides, mais une vingtaines d’étudiants occupaient déjà les lieux.

Comme premier reflexe, j’ai cherché un catalogue où je pourrais localiser les livres et domaines qui m’intéressent. Mais en demandant aux responsables, on m’a simplement donné une feuille où sont imprimés les noms de domaines avec des numéros. J’ai été surprise que ce détail n’ait pas été implémenté de manière plus efficace vue son importance…



Deuxième stop : L’Espace de Revues et Journaux. Encore une fois, l’endroit est impeccable et très attirant. Mais en parcourant les magazines exposés sur les rangées, je suis surprise de voir la majorité d’entre eux datant de 2007, 2005, …etc. L’un d’entre eux datait de 1990 !!! Les journaux, eux, était plutôt récents.

J’ai avalé cette importunité et me suis dirigée vers l’Espace des Chercheurs ne pouvant contenir ma curiosité. Là-bas on m’a expliqué que l’on pouvait effectuer une recherche des ouvrages par auteur ou par titre d’ouvrage. Voilà ce qui ressemble au catalogue que je cherchais quelques minutes auparavant, me dis-je ! Mais ma joie n’a duré que quelques secondes. Une fois dans la « Salle de Recherche » j’ai vite compris ce qu’était un catalogue « à la Marocaine » : Des centaines de petits casiers les uns à côté des autres bordaient le long couloir. Chaque casier contenait quelques centaines de petits cartons en vieux papier jauni imprimé en caractères dactylographiques. L’idée était donc de parcourir chacune de ces cartes à la recherche du titre de l’ouvrage ou de son auteur afin de trouver la référence du livre et son emplacement dans la bibliothèque !! Sidérée par ce handicap à peine croyable. J’ai quitté les lieux.



Je n’ai pu cacher ma peine après cette courte visite de la bibliothèque nationale. L’édifice offre tout ce qu’un bâtiment luxueux et bien équipé requiert, mais les mécanismes qui feraient fonctionner ce bâtiment et lui feraient atteindre son objectif étaient douloureusement absents. Comment veut-on qu’un jeune homme ou une jeune femme, vivant au cœur du 21ème siècle, à l’ère de Google et de l’Halogram, puissent encore effectuer une recherche sur des cartes sentant le moisi ??!!
Aurait-il été difficile de recruter des étudiants en informatique – même pas des ingénieurs ou licenciés – pour créer des bases de données numériques, les alimenter et les maintenir pour la Bibliothèque Nationale du Royaume ?! Le coût d’un tel projet n’aurait en tout cas certainement pas dépassé celui du beau marbre flambant des murs…

Nos mécènes ont également un rôle important à jouer. La bibliothèque n’est pas un musée, elle requiert une maintenance constante par des ouvrages récents et des technologies de pointe. Je souhaiterais voir nos mécènes investir un peu plus dans ce domaine pour donner à l’éducation l’intérêt qu’elle mérite.

Le vénérable Professeur Al Suwaidan a sagement dit un jour : « Ce ne sont pas les bâtiments qui construisent les civilisations, mais les ressources humaines et les compétences pour gérer ces bâtiments ».

Saturday, June 20, 2009

Evaluation à 360 degrés


Augmenter la productivité en classe tient, entre autres, à améliorer le rendement du professeur sur le long terme. Pour ce faire, les contrôles d’inspection ne peuvent, à eux seuls, assurer une continuité d’assiduité, plus encore, ces contrôles ne peuvent tenir le professeur devant ses responsabilités à un niveau quotidien.

Une idée pour répondre à cette exigence serait d’utiliser les méthodes d’évaluation à 360°.

Dans ce cadre, le professeur évaluerait l’élève à travers les tests oraux et écrits, mais serait également évalué par l’élève. Cela pourrait typiquement se faire de manière périodique (a la fin de chaque trimestre ou semestre), où les élèves jugeraient de manière anonyme la qualité du cours, de leur apprentissage, et du professeur suivant des critères prédéterminés. Les fiches d’évaluation seraient remises directement a l’administration de l’établissement, et le professeur n’en saurait les résultats que plus tard.

En réfléchissant sur les bénéfices de ce type d’évaluations, une bouffée d’optimisme me submerge, car je me rends compte que cela pourraient résoudre beaucoup d’handicaps dans notre système d’éducation. Parmi ces bénéfices :

- Le professeur sera beaucoup plus vigilant en classe et fera en sorte à améliorer la qualité de son enseignement puisque sa rémunération serait impactée, entre autre, par les évaluations des élèves

- Moins d’absentéisme serait enregistré de la part des professeurs

- Une concurrence positive entre professeurs prendrait place pour obtenir les meilleurs scores, boostant immédiatement l’innovation et la créativité en classe

- La qualité de l’enseignement, en général, verrait des jours meilleurs…


Maintenant qui empêche cela d’avoir lieu ? Les lobbies de professeurs ? Je ne suis au courant d’aucun…, les administrations des établissements ? Ce ne serait pas dans leur intérêt de le faire… Je suis certaine que l’évaluation à 360 degrés a déjà effleuré les esprits de nos décideurs…, mais où donc est-ce que la roue bloque ?