Thursday, October 22, 2009

Nouvelle

Je ne peux lancer un nouveau post sans introduire la nouvelle personne qui a enchanté ma petite famille depuis quelques jours. Ma fille est venue au monde depuis maintenant deux semaines, et il faut dire que ma vie en est encore assez basculée, donc je demanderai votre compréhension si je n'écris plus aussi fréquemment qu'avant, du moins pour ces premières semaines.

L'expérience éducative ne fait que commencer...on verra bien :)

Tuesday, October 6, 2009

Serait-ce une réforme qui boite ?

« 40 Milliards de DH pour une batterie de mesures ! ».
Tels s’affichent les titres des journaux depuis que le plan d’urgence décrété par le gouvernement a été lancé en début de cette saison scolaire.

Le gros chiffre rond semble la clé aux problèmes alarmants de notre système d’enseignement. Mais une analyse plus approfondie laisse paraître des imperfections aberrantes, voire effrayantes.



En bref, les mesures entreprises par le MEN pour appliquer le plan d’urgence sont les suivantes :

1- Pour combattre l’abandon scolaire : Ouverture de nouvelles salles du préscolaire (3600 entre 2009 et 2012), création de 100 000 places dans le primaire, création d’écoles communautaires à la place des écoles satellites en milieu rural, ouverture de 720 nouveaux collèges et de 6800 nouvelles classes, création de nouveaux internats et de nouvelles cantines.

2- Aide aux parents et élèves : Distribution d’un million de cartables qui profiteront cette année à 3,7 millions d’élèves, accord de bourses scolaires dont le montant total est estimé à 92,8 millions de DH, et qui bénéficieront à près de 50000 familles (90000 élèves environ).

3- Pour élargir le corps professoral : Recrutement de plus de 41000 enseignants et encadrants.

De quelles aberrations s’agit-il donc ?

Sans chercher loin, la première remarque qu’on puisse faire est que l’ensemble des mesures entreprises par le plan Urgence sont d’ordre infrastructurel. Or, ceci ne peut être qu’une partie du processus de développement d’un système d’enseignement. En effet, les autres parties essentielles à ce développement sont la revue des pédagogies et méthodologies d’enseignement, l’adaptation des manuels scolaires à des standards de qualité respectables et en fond et en forme, et la formation continue des staffs et enseignants au métier de l’enseignement.

Sans ces trois autres piliers fondamentaux, la réforme, ou le plan d’urgence ne pourrait atteindre les résultats qu’on en attend tout simplement parce que l’éducation est un processus bien plus complexe que des salles à construire et des cartables à distribuer.

Ceci dit, l’effort fourni par le MEN est louable dans la mesure où la volonté politique y est. Maintenant, d’autres reproches ont été émis par des experts en la matière, notamment M. Allal Belarbi, secrétaire général du syndicat de l’enseignement affilié à la Confédération Démocratique du Travail (CDT), qui s’insurge contre le fait qu’aucun des acteurs directement concernés, à savoir les cadres du secteur, les représentants des inspecteurs, les syndicats, les intellectuels, la CGEM… n’a été impliqué dans la formulation du plan d’urgence. Ce travail effectué par un cabinet de conseil externe risque fort, par conséquent, de louper des données vitales au processus de changement.

Questionné sur les résultats de ce plan, le ministère de tutelle s’est contenté de déclarer qu’«il serait prématuré de juger des résultats de ce plan une année après le début de son application. Il faudra au moins attendre 2012, date que le plan s’est lui-même fixé pour pouvoir dresser un premier bilan.» (La Vie Eco – 18/9/2009).

Mais le ministère semble oublier que « dresser un bilan » est une chose, mesurer le retour sur investissement d’un projet aussi important que 40 Milliards de DH payés des fonds publiques…est une tout autre chose.