Monday, February 14, 2011

Le Salon International du Livre et de l’Edition à Casablanca

J’ai visité hier le Salon International de l’Edition et du Livre à Casablanca, et j’ai pensé que cela mériterait bien un petit mot. J’ai eu l’occasion de faire la même tournée les années passées, mais cette année a été différente, agréablement différente, en fait.

Si la bonne organisation du forum était au rendez-vous, le contenu aussi n’a pas manqué d’attirer les visiteurs. Tout le monde semblait y trouver son compte, petits, adolescents, adultes, arabophones, anglophones, …etc. Un salut particulier aux organisateurs des rayons pour enfants. En effet, la diversité de l’offre était épatante en termes de livres et jeux éducatifs pour bébés et enfants. De plus, alors que la majorité de ces produits était disponible exclusivement en français et en anglais auparavant, le visiteur est satisfait de retrouver une qualité similaire de ces produits en langue arabe, ce qui permet à une population encore plus large d’y avoir accès et d’en profiter.

Dans les stands pour les grands, j’ai été agréablement surprise de retrouver des best sellers mondiaux et des livres tout récemment parus dans les grandes maisons d’éditions internationales. Pour mon goût personnel, j’ai apprécié de trouver une sélection de livres comme The Black Swan, The Lexus and The Olive Tree, The Upside Of Irrationality... J’ai également eu l’embarras du choix sur les bouquins éducatifs dans toutes les disciplines, des sciences sociales à la finance au marketing et la psychologie…J’ai fini par opter pour Economics for Dummies et Principles of Organizational Behavior.

Je vous invite fortement à y faire un tour pour ceux qui ne l’ont pas encore fait !

Juste une pensée au passage ; plusieurs proclament que les Marocains n’aiment pas lire faute de volonté. Cette fois, à la vue du nombre de visiteurs, de la variété de leurs âges et intérêts culturels, j’ai le plaisir de confirmer que le Marocain lambda cherche et attend des occasions comme celles-ci pour enrichir sa bibliothèque. Que dire si des médiathèques et centres culturels de qualité parsemaient nos villes et quartiers ?... C’est un levier à ne pas rater.

Saturday, February 12, 2011

De l’école à la rue : Décalage

Dans notre pays, il y a un clair déphasage entre le niveau intellectuel d’une personne et son niveau éthique; il semblerait en fait que la corrélation entre les deux est rarement significative.
Ceci n’est pas dur à prouver. On voit beaucoup ces scénarios où Mr. « le jeune cadre en costume cravate » se dépêche chez le boulanger du coin et demande à être servi en fermant l’œil sur la demi-douzaine de personnes qui attendent leurs tours avant lui ; ou bien cette scène où Mme « tirée à quatre épingles et qui parle parfaitement le français avec son fils » jette le paquet de biscuit vide par terre sans aucun signe de gêne ou de souci pour la propreté de la rue ; ou encore ce très courant cliché où Mr. « qui conduit la belle 4x4 avec ses enfants derrière » brule sans scrupule une succession de feux rouges, en parsemant la rue, au passage, de quelques mouchoirs utilisés qui encombraient l’intérieur de sa jolie voiture.

Plus déconcertant est le comportement des automobilistes sur la route. Vous n’avez qu’à prendre l’autoroute Rabat-Casa pour en avoir la certitude. Lorsque vous roulez à la vitesse limite de 120Km/h, vous vous rendez compte que vous êtes harcelé par les phares éblouissants de la voiture derrière qui tient à tout prix à vous dépasser, même sur un coup de queue de poisson … et l’adrénaline atteint son apogée lors d’un bouchon où plusieurs esprits ˝illuminés˝ commencent à créer 2 à 3 couloirs supplémentaires à la droite, même si cela devait leur coûter de rouler sur l’herbe !

En assistant à ces scènes, on est mitigés entre le sentiment de la colère, la frustration et le désespoir.

La colère face au manque de respect des concitoyens et leur manque de considération envers la loi et les personnes. La frustration parce que ces scénarios se répètent et se multiplient abstraction faite de l’endroit, du niveau social ou intellectuel. Et le désespoir parce que très peu est fait pour remédier à ce mal social.

Sur les bancs de l’école primaire, l’enfant apprend l’enseignement du prophète disant que la propreté est une partie de la foi, pour ensuite rentrer chez lui en longeant la rue parsemée d’ordures. Il récite par cœur les versés incitant au respect de la loi et de la communauté, et visualise toutes sortes de dérapages comportementaux dans son cercle social. A 15 ans, cet enfant se voit confronter ses acquis théoriques aux pratiques quotidiennes. A 20 ans, il se révolte contre le système sans vraiment avoir les outils de le changer. Aux alentours de 30 ans, le devenu adulte se cale confortablement dans le moule social et se fond dans les mœurs et usages de l’existant, peut-être parce qu’il est plus simple de s’adapter à un environnement que de se battre pour le changer…

Il est grand temps que nos pédagogues revoient les méthodes d’enseignement d’usage dans nos écoles, et dressent un plan éducatif complet dont l’objectif est de développer les compétences interpersonnelles de l’individu au lieu de procéder à un bourrage de cerveau avec des informations dont personne ne sait plus quoi faire…

A suivre…