Le plan Urgence apporte un souffle nouveau à l’enseignement supérieur au Maroc. Stratégies compétitives, innovations dans le mode de gestion des établissements, restructurations dans les curricula… tous, ainsi que d’autres, promettraient de mettre le pays sur un piédestal satisfaisant en matière d’enseignement.
Mais, la recette serait-elle complète ?...
En effet, c’est bien …
Un autre atout est l’implication progressive des entreprises dans le cycle académique supérieur dans le but de garantir une transition plus effective et efficace des nouveaux lauréats lors de leur insertion dans le marché du travail.
Mais…
Si l’on a décidé de passer à un mode de gestion « pragmatique », alors soyons pragmatiques jusqu’au bout. Je veux dire par là que les enseignants ne devraient pas choisir de faire ce métier parce qu’il leur permet d’avoir « plus de temps libre ». Un enseignant devrait être rémunéré pour sa performance (Pay for Performance, comme diraient les Américains). La performance d’un professeur est mesurée par le nombre d’heures qu’il/elle enseigne, par le nombre de publications annuelles, par le nombre de séminaires auxquels il/elle aurait participé, mais aussi par l’évaluation effectuée par les étudiants eux mêmes (ce qui est appelé en langage business L’évaluation à 360 degrés).
La performance de l’enseignant serait donc mesurée par l’ensemble de ces critères – non-exhaustifs, et le renouvellement de son contrat d’enseignement au sein de l’université devrait justement en dépendre. Voilà comment çà se passe généralement dans une entreprise si l’on veut réellement émuler le système privé.
J’attire l’attention au fait que ce mode de gestion (pragmatique) fonctionne très bien dans les pays avancés où la science et le développement vont de pair.
J’avoue aussi que cette transition demandera beaucoup de courage à nos décideurs. Mais nous savons tous très bien que sans l’audace de faire face à nos problèmes de manière rationnelle et courageuse, nous serions entrain de nous faire absorber, tout doucement, dans une spirale de déperdition d’argent, d’énergie, et de temps.
5 comments:
Il y a comme qui dit une généralisation facile de ta part concernant la compétence ou l'incompétence de nos profs universitaires. Je ne suis pas d'accord avec l'assertion suivante :
"Combien d’enseignants, aujourd’hui dans les facs du Royaume, font leurs cours au complet, ne ratent pas des séances, font le suivi avec les étudiants, et surtout font de la recherche scientifique, et donc des publications régulières ? Ayant une connaissance assez bonne de ce secteur, je répondrais « très très peu »."
Aussi je t'invite à consulter les écrits d'une blogueuse prof universitaire pouvant à t'amener à plus de discernement :
http://lionnedatlas.over-blog.com/articles-blog.html
Cher(e) ami(e),
Je ne dis pas ce que j'ai dit pour porter un jugement personnel. C'est malheureusement une verite atroce. J'ai bien dit "Tres tres peu" car il y en a encore qui font leur travail correctement.
Je salue l'initiative de cette prof, et je souhaite recopier ici un extrait d'un de ses posts precedents:
"Au cours de ma modeste expérience dans l'enseignement supérieur en sciences sociales, j'ai découvert certaines vérités que je transpose ici:
- la majorité des enseignants en sciences sociales surtout en droit ne savent pas comment manipluer un ordinateur
- la majorité de ces mêmes enseignants n'ont aucune formation dans le domaine...de l'enseignement (on apprends sur le tas).
- la majorité de ces enseignants n'ont aucun espace pour traiter les questions relatives à la pédagogie, les seules questions "discutées" ont trait surtout à la logistique (dates des examens, responsable de coordination, reponsable de filiaire, etc.)
- ces dernières fonctions ont surtout un aspect administratif, ce qui fait que celà entraîne souvent une véritable concurrence entre profs pour accéder à ces postes (surtout le poste de chef de département!).
- très peu d'enseignants s'intéressent à la recherche
- beaucpup d'enseignants sont aussi...des commercants
Voici quelques vérités vérifiables partout dans les fac de droit et d'économie. Ce sont là, à mon avis les domaines qui auraient dû être visés par la réforme."
Pour les points 4 et 5, on peut aussi en vouloir à la mentalité marocaine ; une concurrence peut etre saine et salvatrice pour l'enseignement supérieur mais aller jusqu'à faire de la rétention des informations entre collégues universitaires est une aberration totale. Mon propos peut s'illustrer par l'un de ses témoignages, à savoir :
http://lionnedatlas.over-blog.com/article-16936238.html
Très bon article. Bonne continuation.
Walid: Merci pour les encouragements.
Lastwaltz: J'ai des proches enseignants aux facs et je connais parfaitement leur souffrance par rapport a l'aspect dont Lionned'atlas a parle (cachoteries entre profs, meme du lobbying dans le mauvais sens biensur). C'est pour cela que je dis que tres peu s'interessent a la recherche dans le sens sain du terme, plusieurs ne veulent que se faire remarquer, et surtout, bloquer les autres de reussir, surtout lorsqu'elles sont des femmes.
Bref, je reste optimiste quand meme par rapport a la generation montante, mais il tient a nous de faire l'effort pour justement orienter cette generation dans le sens desire. Souhaitons-nous bon courage!
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