Que nous enseigne cette observation ?
Bien des situations dans la vie nous semblent graves et interpellantes à premier abord. Que de personnes sursauteraient à l’idée de s’imaginer dans le futur dans une situation « invraisemblable » (comme par exemple : faisant partie d’un réseau de trafic de drogue, subissant des agressions et harcèlements sans pouvoir le dénoncer, ou encore restant inerte devant l’injustice, le crime, et le vice qui a lieu juste en face de sa maison).
Mais le fait est que ces situations existent. Pourquoi donc existent-elles ? Et comment se fait-il que ces mêmes personnes qui ont sursauté un jour à l’idée de ces situations, puissent s’y trouver au beau milieu ?
L’allégorie de la grenouille y est pour quelque chose…je m’explique.
J’ai vu sur Internet l’autre jour que l’une des dix stratégies de manipulation des masses était ce qu’on appelle ˝la stratégie de dégradation˝. L’idée étant que « pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en ˝dégradé ˝, sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement. »[1]
Il s’avère donc que lorsque le changement négatif – des habitudes, des principes, des actions…– prend place de manière graduelle, nos esprits ne se rendent pas compte de sa gravité, et finissent tout simplement par le tolérer, un degré à la fois, jusqu’au jour où le décalage entre le point de départ et le point d’arrivée est tellement vaste que l’attitude de ˝sursaut˝ prend place. Il s’avère, en fait, que le meilleur moyen d’anesthésier nos esprits et de les adapter au moule du conformisme social serait de banaliser le mal – intellectuel, moral, économique, …peu importe- petit à petit, et tout doucement, jusqu’au jour où il devient quasi impossible de faire marche arrière.
Réveillons-nous, mettons des jalons à nos vies, de manière systématique et régulière. Regardons-nous, de temps à autre, dans le miroir, et interrogeons : Où suis-je par rapport à mes objectifs de vie ? Que fais-je pour les réaliser, ou les anéantir ? Quels éléments socioculturels rentrent en jeu ?...
Plusieurs changements positifs se produisent dans le monde d’aujourd’hui. Au Maroc, la vitesse du changement est très inférieure – sinon inverse – au standard des pays en pleine montée économique, et pourtant, il semblerait que cela ne nous dérange pas autant !?... Serait-ce encore une fois un effet de grenouille ?...
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