Monday, December 13, 2010

MFAA : 7ème Conférence Annuelle

Hier, 11 Décembre 2010, le débat battait son plein dans la salle de conférences de la Fondation Mohamed VI à Rabat. Enseignants, chercheurs, et professionnels martelant M. Debbarh (SG du Dépt. de l’Enseignement Sup.) de questions sur la gouvernance – ou la « non gouvernance »- du système d’enseignement supérieur au Maroc, un ironique M. Berrada (Président de LINKS) mettant scrupuleusement le doigt là où il fait mal dans le système d’enseignement de notre pays, et un brillant panel d’enseignants, dirigeants et chefs d’entreprises, animant remarquablement une table ronde sur l’assurance qualité dans l’enseignement supérieur. L’événement était de taille : la 7ème conférence annuelle de la MFAA (The Moroccan Fulbright Alumni Association) sous le thème « Enseignement Supérieur au Maroc dans un Monde Globalisé: Transition vers un Système plus Efficient et plus Compétitif ?».

Les invités d’honneur n’ont pas failli non plus à l’ampleur de l’événement par leurs présentations de qualité. Le matin, Mme Barbara Brittingham (Directrice de la prestigieuse Commission on Institutions of Higher Education (CIHE) of the New England Association of Schools and Colleges (NEASC)) nous conduit à travers ce qui fait la force du système de gouvernance des universités les plus cotées des Etats-Unis. L’après-midi, l’expert international d’origine Turque, Pr. Ustun Erguder (Directeur de Education Reform Initiative), nous fait découvrir comment la Turquie continue d’améliorer son enseignement supérieur dans une démarche qualité rigoureuse et adaptée au contexte du pays. Enfin, Dr. Driss Ouaouicha (Président de l’Universite Al Akhawayn) impressionne l’assistance par les mérites d’une université modèle au Maroc, qui a excellé en la matière d’assurance qualité par ses programmes, son adaptabilité, et son ambition.

Principaux points retenus :

L’expérience Américaine :

Aux Etats-Unis, les universités jouissent d’une autonomie relativement supérieure à celle des universités marocaines. Un organisme tiers gère les relations entre les universités et le gouvernement. Cet organisme est appelé « Buffer Body ». En gros, le schéma suivant résumé les rôles et responsabilités des trois acteurs principaux dans la gouvernance du système d’enseignement supérieur Américain :


L’expérience Turque :

L’enseignement supérieur en Turquie jouit d’une autonomie inferieure à son homologue américain. Cependant, le système, tel qu’il est construit, permet une évolutivité et adaptation aux pressions de la globalisation. 128 Universités publiques et 44 universités « privées » (nommées « foundation universities » car elles sont à but non lucratifs) font l’arsenal académique supérieur Turque. Si cet arsenal est rigidement supervisé par le Conseil de l’Education Supérieure (Council of Higher Education), il n’en est pas moins que chaque type d’instituts académiques y trouve son compte et croissance. Les universités Turques se sont timidement mais laborieusement engagées dans le processus d’assurance qualité. Ainsi, les universités les plus cotées jouissent déjà de labels de qualité de renommée internationale, pendant que l’ensemble des « Foundation Universities » (ou universités privées) ont l’obligation d’accréditer leurs programmes de manière régulière.


L’Université Al Akhawayn :

Dans une brillante présentation, Pr. Ouaouicha a fait le tour de la démarche qualité adoptée à l’université Al Akhawayn d’Ifrane. S’accoudant à une stratégie qualité bien tracée, l’université s’engage dans la course vers les accréditations internationales pour s’aligner au rang des universités Nord-Américaines de renom.


Et dans tout cela, on ne peut s’abstenir de dire un mot sur l’université publique Marocaine. Il faut dire qu’en terme de gouvernance, le ministère n’a pas encore osé franchir le grand pas de l’autonomie des instituts publiques, il s’y fait, peu à peu, mais très lentement. Quant à la démarche qualité à l’international, eh bien on en est encore à des années lumières. Mais nous restons optimistes. Si la Turquie y est bel et bien, alors le Maroc le peut aussi, probablement avec de la planification, une vision stratégique intégrée, et beaucoup beaucoup de bonne volonté… Amen.

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