Monday, March 2, 2009

Une école unique

Ohh.. Voila longtemps que j’ai disparu… entre examens, projets et d’autres petits soucis… mais la forme est de retour, et là, j’ai envie de partager avec vous une expérience fascinante que j’ai vécue ces trois derniers mois.

Je travaillais en fait sur un projet faisant partie du cursus scolaire. Mon équipe, de trois étudiants, devait aider un établissement local de l’enseignement secondaire à mettre en place une stratégie de développement futur. Le projet était challengeant, mais le plus intéressant à mentionner est le modèle de l’école. Durham Nativity School est le nom de l’établissement. Située au centre ville qui pourrait être qualifié de tout sauf agréable et sécurisé, l’école recrute des garçons de 10 à 11 ans issus de milieux socio-économiques défavorisés, et leur offre une formation de très haute qualité. Bien entendu, les élèves ne paient pas un sou, puisque leurs familles n’en ont pas les moyens. La seule condition qu’ils soient admis à l’école est qu’ils soient brillants dans leurs études et bien éduqués. Plus encore, l’école travaille dur pour placer ses pupilles, à la fin de la troisième année, dans des lycées privés prestigieux avec des bourses complètes pour couvrir l’ensemble de leurs frais. Une fois sortis du lycée, l’école assiste les élèves à intégrer l’université, encore une fois avec une bourse complète.

Cela semble comme dans un rêve ! N’est-ce pas ? Eh bien oui. Et pourtant, ce docteur retraité qui a démarré ce projet huit ans plus tôt sauve chaque année plusieurs vies des griffes de la délinquance et de la destruction.










Notre rôle a été principalement d’aider l’école a développer une stratégie de recrutement en analysant les caractéristiques du marché local. Mais j’ai envie de tourner votre attention vers autre chose. Tout en travaillant sur ce projet, j’essayais de pondérer la possibilité de répliquer ce modèle au Maroc.

Pour réussir, ce modèle devrait être implanté au sein d’une population pauvre où les enfants et leurs familles reconnaissent l’importance d’aller à l’école. Mais aussi, ce modèle requiert avant tout des fonds pour financer le tout, depuis les charges opérationnelles jusqu’aux frais de scolarité future des élèves. Enfin, pour réussir, ce modèle a besoin de personnes motivées par l’unique objectif de chaque jour impacter la vie de ces enfants vers le mieux.

Laquelle de ces trois conditions n’avons-nous pas au Maroc ? La pauvreté ? J’en doute fort. Des familles qui s’acharnent pour envoyer leurs enfants à l’école en dépit de la misère ? Il y en a encore, et beaucoup, heureusement (ou pas…). Et pour l’honnêteté ? Oui, je la vois encore, bien que plusieurs de nos jeunes y ont déjà perdu foi. Maintenant, pour les fonds, il y a plusieurs solutions que l’on pourrait envisager :

1- Ce genre de projets pourrait être financé par des organismes internationaux tels que l’UNICEF, le PNUD, …
2- Plusieurs individus riches dans le monde souhaitent dépenser leurs fortunes dans des projets de bienfaisance ; celui-ci pourrait constituer une bonne fin pour ces personnes,
3- Enfin, sans aller trop loin, le Maroc compte plusieurs millionnaires et milliardaires dont une fraction des richesses serait suffisante pour résoudre les problèmes de villes entières. Mais nous ne demanderions qu’un « petit » financement pour la cause de ce projet,
4- .. Merci d’ajouter vos idées…

2 comments:

Khalid EL OUSAMI said...

Si j'ai à rajouter des idées, je dirais: supposant que nous avons réalisé ce projet et que l'on nous a demandé de partager notre expérience, nous dirions:

- Nous étions une équipe de 5 ou 6 personnes motivées et convaincus de l'importance de l'éducation.

- Nous avons suivi de très prêt l'expérience de cette école et de son fondateur. Nous avons réussi, basé sur ses recommendations et notre connaissance du Maroc, a mettre en place un plan projet (project plan).

- Nous avons signé entre nous un contrat symbolique d'engagement personnel vis à vis du projet et de notre intention de ne pas l'utiliser pour des fins lucratives.

- Nous avions réussi à établir des relations de confiance avec un réseau de professeurs honnêtes et prêts à nous rejoindre.

- Certains de nous avaient des relations avec des hommes d'affaires et certains ont même contacté l'emir de Dubai et sa fondation et nous avons réussi à avoir le budget et l'appui financier nécessaire.

- Nous avons appliqué et suivi le plan projet à la lettre.

Et ce fut en gros notre success story!

Voilà, rien de cela n'a été fait réellement, mais rien ne nous empêche de commencer à y penser sérieusement. Tout commence par une idée, un exemple et une détermination. Qu'est ce qui nous manque?

/Khalid

Fadwa said...

Merci Khalid! Qu'est ce que ca me remonte le moral de voir qu'il y a des gens qui y croient encore!