Saturday, July 18, 2009

A Quand le Développement ?

Une histoire

Najoua est une Marocaine de 26 ans. Ayant poursuivi ses études aux Maroc, elle a décroché une bourse de mérite pour faire son mastère spécialisé aux Etats-Unis avec l’objectif de retourner au Maroc et devenir enseignante universitaire. Mais avant de pouvoir le faire, elle savait qu’elle devrait décrocher un PhD ou un doctorat d’Etat. Deux ans plus tard, et ayant fait preuve d’excellence et d’assiduité, l’université Américaine où Najoua a décroché son mastère lui propose une bourse additionnelle pour faire un PhD sur les remèdes possibles du virus VIH.

En se rendant aux autorités Marocaines pour leur faire part de son plan d’enseigner au Maroc après l’obtention de son PhD, Najoua apprend que pour le faire, elle a besoin d’obtenir l’équivalence de ce diplôme. En d’autres termes, qu’elle aurait besoin de faire une année supplémentaire de recherche dans un laboratoire Marocain, suivie d’une soutenance devant un Jury. La stupeur était à l’apogée.

Regards

Maintenant, ce n’est peut être pas le principe de l’équivalence en soi qui dérange, mais il faut essayer de donner aux choses les pondérations qu’elles méritent. Lorsqu’on récolte un diplôme d’un pays tiers-mondiste ou en voie de développement, on comprend le souci de l’Etat Marocain à vouloir maintenir un niveau scientifique respectable et à demander par conséquent des équivalences. Mais lorsqu’il s’agit d’une université mondialement reconnue pour ses recherches scientifiques très avancées, le postulat tourne son maître au ridicule. Ainsi, après plus de sept ans d’études et de recherches intensives dans l’une de ces universités, il faut perdre une année dans un laboratoire peu ou pas équipé, rédiger une thèse en Français, et soutenir devant un Jury Marocain pour pouvoir faire profiter l’université Marocaine de son savoir cumulé au pays des savoirs. Tout cela, sachant qu’un ingénieur ou licencié au Maroc peut obtenir ce même titre de « Docteur d’Etat » seulement en trois ans, et à temps partiel – s’il vous plaît. Cela en dit déjà long sur la qualité de ce « Doctorat »…

Et Alors ?

Alors, je me demande: de quel œil perçoit-on encore l’intellectuel Marocain ? Quelle stratégie l’Etat Marocain a-t-il pour faire valoir ses compétences encore désireuses de retourner au bled et de participer au développement économique et scientifique du pays ? Jusqu'à quand allons-nous encore détourner les yeux de ces failles structurelles fatales dans notre système d’éducation et de formation, et quand allons-nous nous déterminer à y remédier ?

Les réponses à ces questions ne sont pas à ma portée, ni à celle de Najoua qui commence déjà à penser à abandonner le plan de retour… Quel dommage !

8 comments:

too banal said...

Comme je dis toujours : ce n'est pas demain l'éveil...
Une suggestion: et si la personne en question cherchait tout bonnement à décroché un boulot dans l'université étrangère ? Le Maroc, elle peut toujours y revenir en touriste quand bon lui chante...

too banal said...

Pardon : à décrocher...
En tout cas, je crois que c'est plus épanouissant pour elle de faire la recherche là où les infrastructures existent...

Robin des blogs said...

Vous m'en direz tant que je ne broncherai même pas, parce que l'administration marocaine est passée maitresse dans l'art de la connerie... Savez vous, cette question de l'équivalence, moi j'ai eu à y faire face il y a un certain temps, avec un diplome délivré par l'armée française que mon frère voulait exploiter pour integrer une société renommée de l'Etat... Le pauvre a faillit devorer ses souliers lorsqu'on lui a fait savoir que son machin n'avait pas de valeur, puisque c'est diplome militaire!!!
Il a dû se rabattre sur le privé par la suite et comme par hasard personne n'a remarqué les saloperies que nous avaient débitées les cons du ministère de l'AGDAL!!!

Réda Chraïbi said...

Il est louable de la part de cette personne de vouloir revenir au Maroc pour lui faire profiter de son savoir et de ses compétences. Il s'agit d'une démarche qui s'inscrit sur le long terme. En ce sens là, à mon avis, le fait de devoir passer une année dans un labo marocain, ne devrait pas être démotivant. Une année passe très vite, et elle pourrait commencer à enseigner en même temps.

Unknown said...

Mais, ça marche pas comme ça!
Si Najoua n'est pas capable de soutenir devant un Jury au Maroc, Quoi faire avec telle exemple du prof?
En plus, le laboratoire "peu ou pas équipé" comme vous dites, ça sera son environnement principal du travail, si, elle ne peut même pas supporter une année de recherche dans cet université, pensez vous que ça va marcher avec Najoua, tt les dizaines d'années d'enseignement?

Un DOCTEUR D'ÉTAT en TROIS ans?! qui vous a dit ça ^_^
Je pense que c'est pas juste, même au Mozambique ou Jamaïque, franchement. (je suis étudiant dans une université marocaine depuis des années)

Or, je suis avec Najoua, le Maroc a besoin de Najoua et tout sa groupe. Mais avec qui on parle? C'est pas la première et la dernière cas, malheureusement.

(Mieux de résonner logiquement, je pense.)

Fadwa said...

Merci à tous pour vos commentaires.
@Mohamed du Maroc: Effectivement, je me suis trompée sur le nom du doctorat, en fait çà ne s'appelle plus Doctorat D'Etat, mais tout simplement Doctorat (même si je ne sais pas quelle différence cela fait). Quand à la période, c'est sûr que vous pouvez l'obtenir en 3 ans, j'ai plein d'amis qui sont entrain de le faire :)
iwa espérons que les choses vont s'améliorer un jour, faisons notre part, et le reste on verra...

Sarah Lym said...

je ne suis pas ettone d'une reaction pareille, on est au plus beau pays du monde !

Unknown said...

Après deux ans d'études universitaires, on obtient un DEUST (ou équivalent).
Après trois ans on obtient la LICENCE, pas plus!
Deux ans après, on obtient un diplôme Master ou Ingénieur (ou équivalent). Pour les écoles, il n'y a pas de licence, on passe directement à Ingénieur d'état après cinq ans d'études.

En tout cas (Université ou école supérieur), cinq ans est le MINIMUM pour obtenir un diplôme INGÉNIEUR D'ÉTAT (ou équivalent).

Emmm, ou est nos docteurs?
Il faut deux ans de plus, au MINIMUM pour que notre chère étudiant soit un docteur ^_^
7 ans (et parfois 7+) est le minimum pour être un docteur au Maroc..

Si cette histoire n'est pas vrai, vous pouvez m'appeler "Docteur Mohamed", ça fait plus que trois ans que je suis un étudiant universitaire!

"Docteur Mohamed", waw, je pense à ça, merci ^_*