Sunday, May 31, 2009

Le Travail en Equipe

Les cinq habitudes de Stephen Covey que nous avons parcourues jusqu’à présent -dans les posts précédents- impliquent toutes un effort individuel que la personne est appelée à fournir pour améliorer sa condition et son mode de vie quotidien.
La sixième habitude, que je présente ci-après et qui complète ses cinq précédentes, combine tous les efforts individuels précédemment décrits, et les mixe en une synergie productive : Le travail en équipe.



Pourquoi parler de travail en équipe ? Cette question serait légitime à poser dans une société qui encourage peu le travail en groupe. En effet, dans nos écoles, les notes sont obtenues majoritairement à la base de travaux et devoirs que l’élève effectue individuellement. Malheureusement, cette approche cultive la culture d’individualisme de la pensée, et inhibe l’esprit de partage. Pire encore, cette approche prive les élèves du bénéfice de l’échange, du débat, et de la gestion de conflits engendrés dans un travail en groupe.

Comment travailler en équipe ?

Il existe des compétences/qualités que toute personne, souhaitant interagir avec succès au sein d’un groupe de travail, devrait avoir :



1- L’écoute active : en prêtant attention à l’argumentaire des autres membres du groupe, et en étant prêt à modifier nos convictions si cet argumentaire est plus raisonnable que le nôtre.

2-La communication: en présentant nos idées de manière claire et concise.

3- La responsabilité : En tant que membre de l’équipe, nous avons une responsabilité auprès des autres membres d’accomplir les tâches qui nous sont conférées dans les objectifs de temps et de qualité prédéterminés, apportant ainsi une contribution positive à l’ensemble du groupe.

4- La préparation : en préparant à l’ avance les points de discussion de la réunion afin de faire bénéficier l’équipe au maximum de notre présence.

5- La coopération : en faisant preuve de flexibilité et de volonté de partage et de participation aux diverses tâches du groupe.

6- Le respect : en montrant les aspects de comportement respectueux, et en se souciant de l’intégration de chacun des membres de l’équipe.

7- La gestion de conflits : Une équipe ne peut fonctionner sans l’interaction constructive de ses membres. Comme le conflit fait partie naturelle de ce processus, il est important de pouvoir le résoudre en faisant appel au raisonnement rationnel et aux différentes techniques de communication.

8- Le feed-back constructif : Enfin, il est aussi important de donner du feed-back aux autres membres de l’équipe dans une session d’évaluations. Afin qu’elle atteigne son objectif, l’évaluation doit être objective, mais surtout constructive. Dans cette mesure, il est recommandé de commencer par les points forts de la personne, de présenter ensuite ses points faibles, en proposant une solution ou méthodologie d’amélioration de ces points.

Finalement, il serait incorrect de supposer que le travail en équipe s’apprend à travers les manuels et les livres uniquement. Il est primordial de se mettre à l’exercice et à la pratique pour être un membre efficace et producteur.

Tuesday, May 26, 2009

Gestion du temps et rendement d’apprentissage en classe



Je me souviens encore de ces après-midis chauds et lourds, le soleil de 14h tapant fort sur les fenêtres, doublant la chaleur à l’intérieur de la classe ainsi que notre probabilité de succomber au sommeil qui alourdissait déjà nos paupières. Le professeur contribuerait à cet effet magique en répétant de son ton le plus monotone : « Awwalan kabira – bil’ahmar- Alharb Al’Alamiya Al’Oula » (Grand 1- en rouge- La Première Guerre Mondiale) « Awwalan saghira – bil’akhdar- Al asbab… » (Petit 1- en vert- Les Raisons…)

La dictée serait longue, ennuyeuse, tuante. Mon écriture finirait par suivre une ligne hyperbolique, ascendante ou descendante, reflétant ma concentration estompée…
Chaque séance serait comme sa précédente ; une dissertation de dix minutes, suivie de quarante minutes de dictée. Un examen à la fin du trimestre où l’on devait ruminer tout ce qu’on avait écrit. Des années plus tard, on se rend amèrement compte que ce qu’on a retenu de ces cours d’histoire-géographie est ridiculement restreint.

Bien entendu, ce n’était pas le cours en soi qui était faible en contenu, mais la pédagogie d’enseignement de ce contenu serait discutable. Je me permettrai donc de réfléchir sur des méthodologies et techniques qui auraient rendu ces cours nettement plus attrayants, et plus utiles sur le long terme.

Une Alternative


Puisque le résultat de chaque séance serait de sortir avec trois à quatre pages de littérature, pourquoi ne pas distribuer aux élèves, au début ou à la fin de la séance, des polycopies résumant le contenu du cours ? Les 60% du temps gagnés pourraient alors être exploités de manière plus efficace, par exemple :

- Le professeur pourrait faire une projection d’un court documentaire historique qui serait suivi d’un débat orienté vers les objectifs du cours
- Le documentaire pourrait également être de nature purement éducative, sur la géographie des continents, par exemple, les climats terrestres…etc.
- Si de tels équipements sont difficiles à obtenir à l’établissement, le professeur peut toujours inventer des méthodes créatives pour transmettre le message. Cela peut prendre la forme de jeux éducatifs, de discussions-débats, de compétitions, …etc. Evidemment, chacune de ces activités servirait les objectifs d’apprentissage de la séance.
- Les élèves tireraient aussi un grand bénéfice en faisant des exposés individuels ou en groupe sur le sujet du cours. Cette activité non seulement stimule-t-elle les capacités d’apprentissage des élèves, mais elle les aide à améliorer leurs capacités de communication et de présentations en public.

Ces quelques activités interactives permettent aux élèves de mieux internaliser leurs cours, maximisant ainsi leur rendement d’apprentissage en classe.

Wednesday, May 13, 2009

L'Enseignement Redéfini

*** Attention ! Article long, mais intéressant à découvrir. ***


Je viens de retourner de ma visite d’une école de type très particulier. Dès que j’arrive, et avant que je ne puisse frapper à la porte de l’administration, je suis surprise de voir deux enfants, autour de l’âge de 10 ans, pieds nus, occupés à transporter une grande table en plastique vers un coin de la cour. Un peu étonnée de cette attitude inhabituelle à 10 heures du matin dans une école primaire, je frappe à la porte du bureau et rencontre Ashley, la personne en charge. Deux minutes plus tard, Ashley m’accompagne pour une tournée rapide de l’école. Et voilà que les deux enfants apparaissent devant nous encore une fois. Mais là, à ma stupéfaction, au lieu de les sermonner, Ashley les salue et s’engage avec eux dans une discussion enthousiaste sur le gros insecte qu’ils viennent de découvrir à l’autre bout du jardin… Bien, je me dis, peut-être ont-ils une sorte d’activité parascolaire, c’est pour cela qu’ils sont en dehors de la classe à faire ces choses bizarres…

















Mais ma surprise ne faisait que commencer…

Ashley me conduit vers l’une des classes de maternelle pour que j’observe le cours. Mon amie, Amirah (Amy), est la maîtresse de classe, elle est assistée par un autre maître.

L’aventure commence depuis que je mets le pied en classe. D’abord, il serait inexact de l’appeler une classe. C’est plutôt une sorte de vaste salon, avec un parquet en bois et des lumières tamisées. La salle est aménagée en petits espaces déterminés par des étagères en bois, des petites tables et petites chaises, aussi en bois. Sur le parquet s’étalent quelques tapis ici et là où les enfants « travaillent ». Une vingtaine d’enfants, justement, semblent occupés par des jeux, individuels ou en groupe, dans une atmosphère très détendue. Je prends place sur une chaise aussi discrètement que je le peux, et j’observe.

D’abord, les étagères. Une multitude d’objets en bois sont rangés sur les étagères. Différentes formes, différentes couleurs. Des lettres d’alphabet, des chiffres, des autocollants…etc. Chaque enfant ou groupe d’enfants ont devant eux un petit tapis qu’ils déroulent et sur lequel ils travaillent. A la fin du travail, les enfants savent qu’ils doivent ranger les objets qu’ils utilisaient et les remettre à leur endroit pour les préparer pour la personne suivante…
Le « travail » que les enfants font est ce qu’on appelle chez nous des jeux. Cela peut aller d’une carte géographique en bois, de puzzle d’alphabet, de coloriage interactif, à l’apprentissage des lettres et mots. J’ai même vu un enfant ardemment frotter une théière en argent avec une brosse à dents, du sel, et un liquide rosâtre ! Après 10 minutes de travail méticuleux, la théière brillait d’un or lumineux ! Fier de son travail, il le montre au maître qui l’en félicite. Entre-temps, Amy est agenouillée par terre, à côté d’un autre enfant, entrain de lui enseigner de nouvelles lettres d’alphabet…

*** *** ***

De quoi s’agit-il en fait ? Et comment cette école est-elle différente de ses semblables ?
Le modèle de l’école est nommé « Montessori School », ou Ecole Montessori. La philosophie de ce modèle est de ressortir les compétences des enfants, tout un chacun, de se focaliser sur ces compétence, et de les développer au maximum. S’engageant dans un apprentissage personnalisé, l’enseignant interagit individuellement avec chaque élève à travers diverses activités. Quotidiennement, l’enseignant prend note de l’avancement de chacun de ses élèves en souscrivant les leçons qu’il/elle a apprises ce jour là et les activités qu’il/elle a entreprises. Des leçons en groupe sont aussi au programme. Par exemple, la géographie des continents, la musique, les mathématiques, l’histoire…etc. Mais parlant de programme, il n’y en a en fait pratiquement pas : c’est l’élève qui choisit le travail qu’il/elle souhaite faire ou apprendre, et l’enseignant est là pour les coacher et les guider. Cependant, l’enseignant peut sélectionner un travail pour un élève si celui-ci le demande…

Me posant des questions sur l’intérêt d’un tel modèle, j’ai appris que les élèves qui achèvent un parcours académique dans une école Montessori démontrent des capacités d’adaptation extraordinaires par la suite dans leurs vies. Ils sont beaucoup plus indépendants que les autres élèves, et font preuve d’une grande capacité dans les domaines de la gestion du temps, la prise de décision, et le travail en groupe. En outre, ces élèves exhibent un plus haut degré de confiance en soi.

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A 10h50, Amy se lève d’à côté de son élève, et se dirige vers le coin de la salle où elle saisit une petite cloche et la sonne très discrètement. Immédiatement, un silence absolu règne dans le salon. Tout le monde écoute. Elle annonce que la session du matin est terminée et que chaque élève est prié de ranger son « travail » et de mettre sa carte de nom à côté. Cinq minutes après, tout était rangé, les élèves s’asseyaient en cercle par terre avec Amy et son maître assistant. Amy avait pris une guitare qui était accrochée au mur, et le groupe a commence à chanter dans des voix fines et mélodieuses « Ne me pousses pas, je suis ton ami, tu peux jouer avec moi, tu peux prendre ma main… mais ne me pousses pas… ».

Je suis restée quelques moments à observer comment ces enfants ont à la fois compris, à un âge très jeune, les valeurs du développement personnel et du respect. En méditant plus longuement sur ce que j’ai découvert, j’ai compris pourquoi le gap éducatif se crée si rapidement entre nos enfants et ceux des pays développés.

Une garderie, ce n’est pas fait pour « surveiller » les enfants, au sens littéral du terme, et ensuite les forcer à prendre une « sieste » avec la tête courbée sur la table ! L’apprentissage de la vie en société, du respect, du partage, des sciences et de la littérature peut commencer à un âge aussi jeune que 3 ans. Et cela, nos garderies ont encore un long chemin à parcourir avant d’y arriver.

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Doucement, j’ai quitté la salle, laissant derrière moi un espace où les leaders de demain sont construits, un à un.

Monday, May 11, 2009

Understand Then Be Understood

L’écoute est une composante essentielle de l’art de la communication. Poussant ce concept au-delà de ce domaine d’application, Stephen Covey prône l’écoute comme base principale de l’éducation.



Dans ses 7 habitudes (The 7 Habits), M. Covey met l’accent sur l’importance de comprendre l’autre avant de se faire comprendre. Il traduit cela en deux principes de base dans le domaine de l’éducation:



1)Donner aux gens un « temps-mort émotionnel » est la première étape pour leur permettre de dégager et de gérer les émotions :

Ici encore, l’écoute revient comme élément de base dans la résolution de conflits. Le « temps-mort émotionnel » dont parle Stephen Covey représente cette attitude de retenir ses émotions et réactions le temps que l’autre parti ait l’opportunité de décrire le problème à partir de son propre point de vue. Cette opportunité est très vitale puisqu’elle permet de dégager les émotions en premier avant de résoudre le conflit de manière plus rationnelle. Ce pendant, pour atteindre ses objectifs, l’écoute doit être sincère et authentique, comme préconisé par Covey : « Ecoutez avec vos oreilles, vos yeux, et votre cœur jusqu'à ce que votre enfant sente qu’il/elle est entièrement compris(e) ».



2) Faire comprendre vos émotions de manière calme et mature est aussi important que l’écoute :

Mais il n’y a pas que l’écoute dans le processus de gestion de conflits. Il faut aussi savoir se faire comprendre. Il est facile de le dire certes, mais le calme demeure le moyen inégalé de gagner le respect et l’attention d’autrui.
Dans ce volet, Stephen Covey insiste également sur l’importance d’accepter les remarques et feed-back des autres, en communiquant clairement et précisément nos émotions et en rectifiant tout feed-back erroné.