Wednesday, December 21, 2011

MFAA: 8ème Conférence Annuelle – Démocratie et Développement: Enjeux et Perspectives


La 8ème Edition de la Conférence Annuelle de la MFAA (Moroccan Fulbright Alumni Association), organisée ce Samedi 17 Décembre 2011 à Rabat, est venue cette année avec une couleur spéciale, celle de l’analyse critique de la réforme politique récemment opérée au Maroc et son impact sur le développement économique du pays, sous le thème « Le Maroc : Quel modèle de développement économique pour une réforme politique réussie ? »

Des présentations de haute qualité scientifique ont illuminé cette journée où un panel de brillants professeurs chercheurs et d’acteurs politiques a présenté les dernières réflexions autour du sujet.

Pr. Driss Guerraoui, Secrétaire Général du Conseil Economique et Social (CES), a ouvert la session par un discours introductif où il a récapitulé les défis socio-économiques qui font face au pays. Pour résumer en bref :
Dans le contexte international, trois types de défis majeurs entravent l’accélération du développement : le défi de l’insécurité, le défi de la complexité, et le défi de la rareté (Schéma ici-bas).



Dans le contexte national, de nouvelles donnes socio-économiques tendent à redéfinir les priorités du Maroc. Ces éléments se résument en :

1- Une nouvelle donne institutionnelle : avec le décret et le vote de la nouvelle constitution et les tentatives de réconciliation des Marocains avec leur politique
2- La permanence de la Crise de l’Ecole : avec un système scolaire boiteux et surtout l’urgence de le redéfinir qu’il reste la seule voie possible et crédible pour produire des élites à la mesure des ambitions du changement
3- Des inégalités persistantes (spatiales, de genre, ..) : le rural vs. L’urbain, les inégalités des droits entre hommes et femmes
4- La Crise de la Gouvernance : et les challenges pour lutter contre l’économie de la rente, le clientélisme, la corruption, …etc
5- La Crise du Lien Social et du « vivre ensemble »: avec des Marocains de plus en plus individualistes et de moins en moins aptes à vivre ensemble et s’épanouir en communauté.

A la lumière de ces défis, Pr. Guerraoui a listé quelques priorités sociales et économiques dont l’innovation dans les modèles de croissance, la recherche de nouvelles sources de financement (réforme fiscale, gouvernance économique, et finance alternative), la gestion de la complexité urbaine, et le renforcement de la sécurité économique.

Suite à cette intervention, Pr. Joffé et Pr. Akagul ont balisé le terrain autour des notions de “déterminisme politique” (où la démocratie conduit au développement économique) et “déterminisme économique” (où la démocratie résulte du développement économique). La « feed-back loop » reliant démocratie et développement a été présentée comme suit :


Enfin, dans un speech dont la force du propos égalait la beauté de la tournure, Pr. Driss Benali a développé les enjeux du Maroc qui “émerge sans être émergent”. Le Professeur a relevé le taux moyen de croissance du pays à 4,5%, un taux bien inférieur au 6 ou 7% recommandés pour les pays émergeants. En matière de gouvernance, plusieurs réformes ont été engagées sans que le rythme de leur implémentation ne soit satisfaisant. Enfin, le Professeur a mis le point sur les grandes disparités économiques avec un ascenseur social en panne à cause notamment du système de l’enseignement. En effet, un marocain né pauvre a plus de 80% de chances de mourir pauvre !
Pr. Benali a souligné ainsi que le Maroc évolue vers une société aristocrate à l’ancienne, et que la seule issue pour notre pays serait :
1- de Valoriser le système politique
2- de renforcer l’état d’une société qui s’affirme (grâce aux medias sociaux notamment)
3- de devenir exigeants (il n’a pas de qualité si la demande n’est pas exigeante)

Je noterai, en dernier, ces quelques schémas que Pr. Benali a utilisés pour décrire le paysage socio-économique du pays :

















Le bilan du développement social au Maroc a été largement brossé par Professeure Raham Bourqia, sociologue et ancienne Présidente de l’Université de Mohammadia, suivie du Professeure Saloua Zerhouni qui a approfondi la lecture des défis socio-économiques du pays.

La journée a été close avec un brillant exposé de M. Rhazaoui, ancien Directeur du PNUD, qui a débattu l’idée que la transformation efficace au Maroc devait s’opérer de manière subite plutôt qu’incrémentale – ou homéopathique – en s’attardant sur quelques indices de développement et leur impact sur le futur du pays.

Enfin, M. Rachid Benmokhtar, Directeur de l’Observatoire National du Développement Humain (ONDH) et ancien Ministre de l’Education Nationale, a ravi l’audience par une synthèse aussi ciblée que riche. En mêlant le conte à la métaphore à une maîtrise incontestée du sujet, M. Benmokhtar a expliqué pourquoi les différentes réformes engagées par le Maroc n’arrivent pas à aboutir, et surtout quels seraient les facteurs clés de succès pour un futur plus prometteur pour notre pays.

1 comment:

Anonymous said...

Seulement Ça me plait ces différents triangles que vous venez de tracer en haut.
ça pour commencer, je m´appelle kader de Bel-Abbès (DZ)et je réside en Espagne, c´ets pour celà je publie en espagnol. Quoi , je vous laisse ce link, j´espère que Ça va plait.
http://konkdkader.blogspot.com